Une statue représentant la ministre de la Culture israélienne Miri Regev se tenant devant un énorme miroir a été érigée jeudi à Tel-Aviv, une initiative s'inscrivant dans le cadre de protestations contre une longue série de déclarations et d'actes controversés entrepris par la ministre.
Miri Regev est à l'origine notamment d'un projet de loi réduisant les subventions publiques accordées aux organisations culturelles accusées de ne pas faire preuve de "loyauté" envers l'État et dénoncé par ses détracteurs comme restreignant la liberté artistique. En outre, le franc-parler de la ministre a souvent attiré l'ire de l'establishment culturel israélien.
La statue, plus grande que nature, représentant Mme Regev vêtue d'une robe blanche fluide à manches courtes, a été installée sur une place devant le théâtre national israélien Habimah, avec un petit panneau à côté sur lequel était écrit "Au coeur de la nation".
L'oeuvre, de l'artiste israélien Itay Zalait, a attiré l'attention de la presse et du public avant son inévitable retrait, car installée sans autorisation.
Beaucoup ont vu la statue et le miroir comme une référence au conte de Blanche-Neige, mais l'artiste n'a pas voulu donner d'explications, suggérant même qu'au lieu d'être une critique de Mme Regev, le nom de l'oeuvre - "Au coeur de la nation" - pourrait représenter le "consensus" autour de sa personne.
"D'autres l'ont perçu comme une référence à sa célèbre déclaration selon laquelle les (migrants) soudanais sont un cancer au coeur de la nation", a-t-il déclaré à l'AFP, alors que le gouvernement de Benjamin Netanyahu cherche à expulser les migrants soudanais et érythréens arrivés illégalement dans le pays.
Hani, une enseignante d'art de Tel-Aviv a emmené ses élèves voir la statue, qu'elle considère comme une protestation contre le projet de loi "de loyauté" de Miri Regev, "quelque chose que nous ne pouvons pas accepter car nous pensons que l'art est l'art, et que l'art a besoin de liberté".
De son côté, la ministre a remercié l'artiste et a salué ironiquement son travail: "un reflet du monde culturel israélien qui exclut des pans de la population tout en se pensant supérieur face à ceux qui sont véritablement le coeur de la nation".
En 2016, l'artiste avait installé sur la même place une statue dorée du Premier ministre Benjamin Netanyahu lançant un débat sur la liberté d'expression.
Miri Regev est à l'origine notamment d'un projet de loi réduisant les subventions publiques...
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