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Culture - Art contemporain

Souffles et voix libanaises à la Fiac de Paris

Etel Adnan, Stéphanie Saadé et Charbel-Joseph Boutros, ainsi que la galerie Marfa’, n’ont pas manqué le rendez-vous.

« The Shape of Distance » de Stéphanie Saadé. Photo DR

Comme chaque année, la FIAC (Foire internationale d’art contemporain), qui s’est déroulée du 18 au 21 octobre, a permis au public parisien de découvrir pendant une semaine les dernières créations contemporaines. Plusieurs artistes libanais étaient au rendez-vous, dont Etel Adnan, Stéphanie Saadé ou Charbel-Joseph Boutros.Ce sont tout d’abord les textes d’Etel Adnan qui ont été mis à l’honneur à l’auditorium du Petit Palais, le 18 octobre. L’occasion de redécouvrir une des voix importantes du féminisme et du mouvement pour la paix, avec des extraits de Sitt Marie-Rose (1977), de L’Apocalypse arabe (1980) ou de Tolérance (2018), lus par la comédienne Sophie Bourel, en présence de l’artiste-poète.

Au cours de la Nocturne des Galeries, s’est tenue chez Anne Barault la signature du nouveau livre de Stéphanie Saadé, Destinée cherche propriétaire (aux éditions de la Maison Salvan). « Il s’agit du catalogue de l’exposition solo que j’ai proposée à la Maison Salvan en juin 2018 », explique l’artiste. « C’est une monographie et un livre d’artiste, car j’ai moi-même travaillé sur la conception du livre. Certaines pages comportent des poches en calque, contenant des images imprimées sous forme de cartes postales, qui sont toutes les vues de l’exposition. On retrouve des œuvres que j’ai exposées à la Maison Salvan, et d’autres que j’ai créées, avec une classe élémentaire du village de Labège notamment. » Un des projets réalisés avec les enfants est intitulé Tableau de classe. L’ancienne élève des beaux-arts de Paris l’évoque avec enthousiasme : « On a travaillé sur l’espace, j’ai distribué aux élèves deux cartes de leur village, ils devaient tracer leur trajet aller et retour entre l’école et la maison. Je voulais qu’ils prennent conscience de la différence de ces trajets selon qu’on soit à pied ou en voiture, selon notre état d’esprit. Puis j’ai reporté leurs trajets sur un vieux tableau de classe. Je voulais garder les tracés des enfants, et j’ai utilisé des pochoirs et de la feuille d’argent. Ce qui me plaît, c’est qu’on voit les parcours de 21 individualités différentes, on dirait une leçon sur un tableau, et cette leçon va s’effacer : la feuille d’argent s’oxyde avec le temps. Pendant l’exposition, les traits s’estompent jour après jour et viennent rejoindre, sur ce palimpseste, toutes les leçons écrites et effacées. » On retrouve ici un procédé récurrent de la jeune artiste, qui prend comme point de départ le basculement de l’environnement du quotidien vers l’étrange.


Gestion du double

Toujours dans le cadre de la FIAC, Stéphanie Saadé expose dans un nouveau Salon d’art contemporain, Bienvenue, à la Cité des Arts. Les visiteurs ont le plaisir de retrouver sa création conceptuelle et poétique avec Moongold, une série de photographies de la Lune, prises dans des emplacements différents. « J’ai commencé cette série de photographies en 2016, certaines se trouvent actuellement à Tripoli pour Cycles of Collapsing Progress, d’autres sont au centre Pasquart à Bienne, en Suisse. » Faux jumeaux est une œuvre qui a déjà été exposée au parc Saint-Léger en juin 2018, c’est une rose et son imitation, qui cohabitent dans le même vase. « Au fil des jours, la différence entre elles se prononce, j’explore ici la question du double. » The Shape of Distance correspond à des extensions en laiton, soudées aux pieds d’une table et d’une chaise d’écolier, leur permettant d’atteindre la hauteur de meubles adultes. « C’est une façon de matérialiser le processus de croissance et d’apprentissage », précise l’auteure, de sa voix posée et réfléchie.

Souffles d’artistes est une création réalisée avec Charbel-Joseph Boutros, son compagnon. Il s’agit d’un ballon contenant les souffles des deux artistes. « C’est une reprise de Souffle d’artiste (1960) de l’artiste italien Piero Manzoni, que nous avons mise au pluriel, en soufflant tour à tour dans un ballon. »

A Day Under Different Suns, Night Cartography, Neon Light ou encore The Distance Between Your Eyes and Mine sont quelques-unes des œuvres de Charbel-Joseph Boutros exposées au Grand Palais, au stand de la Galerie de Multiples.

La galerie libanaise Marfa’ est également présente à Paris Internationale, une des foires organisées dans la lignée de la FIAC, et y présente les œuvres de Talar Aghbashian, Tamara al-Samerraei et Saba Innab.

Comme chaque année, la FIAC (Foire internationale d’art contemporain), qui s’est déroulée du 18 au 21 octobre, a permis au public parisien de découvrir pendant une semaine les dernières créations contemporaines. Plusieurs artistes libanais étaient au rendez-vous, dont Etel Adnan, Stéphanie Saadé ou Charbel-Joseph Boutros.Ce sont tout d’abord les textes d’Etel Adnan qui ont été...

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