Démission Haley: Guterres salue une "excellente coopération" avec l'ONU

Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a beaucoup de "reconnaissance" pour "l'excellente coopération" dont a fait preuve l'ambassadrice démissionnaire américaine Nikki Haley, a indiqué mardi son porte-parole, Stéphane Dujarric, en précisant que son patron avait appris la nouvelle par les médias.

Lors de son point-presse quotidien, le porte-parole a dit que les services chargés du protocole à l'ONU n'avaient reçu aucune notification préalable de la démission surprise de la diplomate.

"Le secrétaire général souhaite exprimer sa profonde reconnaissance pour l'excellente coopération et le soutien dont a toujours fait preuve l'ambassadrice", a-t-il dit. Antonio Guterres et Niki Haley "ont eu une relation de travail très forte et très productive durant son mandat", a ajouté Stéphane Dujarric.

Parmi les ambassadeurs représentant les membres permanents du Conseil de sécurité, la Britannique Karen Pierce a indiqué à l'AFP être "très déçue" de ce départ. Elle aussi a appris la nouvelle par les médias sans avoir été mise dans la confidence au préalable.

"Nikki Haley est l'une des responsables gouvernementales américaines les plus talentueuses", a réagi son homologue français, François Delattre. En dépit de certains désaccords, "nous avons établi une relation de travail particulièrement étroite et confiante", a-t-il ajouté.

Selon Ashish Pradhan, expert de l'ONG International Crisis Group, le départ de Nikki Haley pourrait se traduire par l'arrivée d'un nouvel ambassadeur ayant une "ligne encore plus dure" à l'encontre de l'ONU. Si c'est le cas, cela compliquera encore davantage la position d'Antonio Guterres à l'égard du premier contributeur financier de l'Organisation, prédit-il.

Depuis 2017, les Etats-Unis sous l'impulsion du président Donald Trump et de Nikki Haley ont enchaîné les décisions à l'ONU allant à l'encontre du multilatéralisme et ont poussé fortement à une réforme de l'Organisation, jugée trop bureaucratique et dispendieuse.

Washington a notamment engagé une rupture avec les positions traditionnelles des Nations unies dans le conflit israélo-palestinien, s'est retiré d'agences comme l'Unesco ou de leur financement (comme l'Unrwa qui soutient les réfugiés palestiniens) et s'est aussi montré très critique à l'égard d'enceintes jugées partiales comme le Conseil des droits de l'homme.