Joumblatt reçu par Berry : Il faut sortir rapidement de l'impasse gouvernementale

Le leader druze libanais Walid Joumblatt a insisté lundi sur l'importance de "sortir de l'impasse" concernant la formation du gouvernement qui se fait attendre depuis trois mois, notamment en raison de la situation économique du pays.

"Il faut sortir rapidement de l'impasse gouvernementale car la situation économique est devenue insupportable", a déclaré M. Joumblatt à l'issue d'un entretien avec le président de la Chambre Nabih Berry, à Aïn el-Tiné, auquel a assisté le ministre des Finances Ali Hassan Khalil, principal conseiller de M. Berry. Le chef du Parti socialiste progressiste était accompagné de son fils Taymour, chef du groupe parlementaire joumblattiste, et de l'ancien ministre Ghazi Aridi.

Plus tôt dans la journée, le président de la République Michel Aoun avait appelé le Premier ministre désigné Saad Hariri à "prendre l'initiative" et former le gouvernement, "maintenant qu'il a entendu les revendications des différentes parties" politiques. Cela fait maintenant trois mois que Saad Hariri a été désigné pour former le gouvernement, une mission rendue difficile par les revendications des différentes formations politiques, notamment celles opposant les formations chrétiennes et druzes.

"Il n'y a pas de nœud druze. Nous avons gagné les élections", a déclaré M. Joumblatt. Ce dernier réclame l'ensemble des portefeuilles gouvernementaux réservés aux druzes, alors que son principal rival, l'émir Talal Arslane, demande un ministère. Par ailleurs, M. Joumblatt a estimé que les revendications des Forces libanaises concernant leur part au sein du futur cabinet sont "légitimes dans le cadre d'un gouvernement d'union nationale". Les FL et le Courant patriotique libre, qui se disputent le leadership sur la scène politique chrétienne, s'écharpent sur leurs parts respectives des portefeuilles réservés aux chrétiens dans le prochain gouvernement.

M. Joumblatt est également revenu sur la polémique lancée dimanche par le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, qui avait mis en garde contre les velléités de lier la formation du gouvernement au verdict attendu du Tribunal spécial pour le Liban (TSL) sur l'assassinat de l’ancien Premier ministre Rafic Hariri et conseillé à ses adversaires politiques de "ne pas jouer avec le feu". 

"Le TSL a été crée et existe. Le gouvernement procède à son financement et il a inculpé certaines personnes. Les échéances économiques internes sont aussi importantes aujourd'hui que ce tribunal", a souligné le leader druze.

Le TSL avait annoncé mardi dernier avoir fixé du 11 au 21 septembre 2018 le dépôt des mémoires en clôture des parties et des victimes. Pour la première fois, l’accusation situe les motifs politiques des accusés dans le cadre de leur appartenance au Hezbollah. Mais contrairement à ce qu’avance Hassan Nasrallah, l’énoncé du verdict devra attendre la délibération de la chambre, qui devrait prendre quelques mois.