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Culture - Spectacle

Chez Nana, « habibi bi hibb el-tich » !

Production de Metro al-Madina, « Discothèque Nana » est un show écrit et réalisé par Hisham Jaber et qui se produit jusqu’à la fin du mois de septembre tous les dimanches et lundis à 21h30.

Photo D.R.

Après les revues Hishik bishik et Bar Farouk, voici la Discothèque Nana qui déboule avec tous ses flonflons, sa musique et ses pitreries au Metro al-Madina. C’est un véritable miroir des mœurs et coutumes du monde du spectacle, et plus particulièrement du petit écran des années 82 à 89 que présente Hisham Jaber. À la seule différence que Discothèque Nana joue dans la critique et la dérision, et pas uniquement dans la nostalgie.
En effet, faisant fi de ce qui se passe à l’extérieur du studio entre guerre et atrocités, la présentatrice Nana, kitschissime à souhait, reçoit toutes sortes d’invités, de chanteurs, de poètes ou de comédiens. Prenant souvent la parole et ne la redonnant que rarement aux artistes présents, elle instaure sa petite personne en véritable star du show. Satire de ces émissions superficielles et qui se veulent divertissantes, Discothèque Nana reproduit aussi l’image d’une société en plein malaise d’identité. Entre Orient et Occident. 

Passé = présent...
La galerie de personnages est particulièrement haute en couleur. Le poète Akhtal al-Wassat (son nom est comme une double allusion poétique et politique), interprété par Khaled Soubeih, a du mal à lire sa poésie, emphatique, mais creuse. La chanteuse Siham (Cosette Chedid) profite de chaque intermède pour faire de la publicité à son richissime mari qui possède moult compagnies. Quant au grand compositeur Ilham al-Nachef (Paul Saado), entre chaque petite sieste ou apnée, il se réveille pour pousser des tirades incompréhensibles. Mais la star de l’émission à qui Nana accorde beaucoup d’attention est sans aucun doute le chanteur Élie Rizkallah, qui incarne le rôle de Jamil Jamal el-Jamel. Mi-Travolta, mi-Clo-Clo, il oscille entre chansons orientales et semi-occidentales. Qui se souvient de Habibi bi hibb el-tich ? Ou encore de Do You Love Me, Do You, Do You ? Représentatives d’une époque légère et superficielle malgré l’atmosphère explosive qui sévit à Beyrouth, ces chansons allument le feu au Metro al-Madina. Yasmina Fayed est toujours à son top, témoignant d’une énergie physique débordante. En parfaite Nana narcissique, nunuche et survoltée, elle multiplie simagrées, grimaces et autres bêtises. Et si le reste du casting, dont le groupe de musiciens, brille par son homogénéité et ne détonne à aucun instant, une mention spéciale est accordée à Élie Rizkallah et à Farah Kaddour au bouzouki. Le premier, ayant habitué le public à tous les clichés du chanteur de charme, surprend dans ce rôle à contre-emploi. Cheveux rejetés en arrière, pattes d’eph et chemise fleurie, le crooner en star travoltienne sur le retour provoque à plusieurs reprises l’ovation du public. Alors que la jeune musicienne Farah Kaddour, qui rappelle par ses habits le Johnnie Depp de Charlie et la chocolaterie, envoûte par sa musique quasi spatiale. Dans Discothèque Nana, Hisham Jaber est allé plus loin que dans les autres revues musicales. Il ne s’est pas contenté de reproduire une époque. Par un scénario plus élaboré, il a invité le spectateur à se projeter dans le passé pour mieux retrouver le présent. Qui n’a, d’ailleurs, pas beaucoup changé depuis. 

Metro al-Madina, rue hamra.


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