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Culture - Festival

À Suoni dal Golfo, le lyrisme de Nadia Tuéni dans la langue de Dante...

Au programme du Festival de musique et poésie sur la côte ligurienne, initié par Gianluca Marciano, une émouvante soirée dédiée à la grande poétesse libanaise.

Maestro Gianluca Orchestra Excellent pour « Cine y Tango. Photo N.B.

Quand Gianluca Marciano prend la direction artistique du Festival du Bustan à Beit-Méry en 2005, il est loin d’imaginer qu’il suivra les traces de Myrna Bustani, quelque 13 ans plus tard, pour lancer son propre festival de musique, Suoni dal Golfo, dans sa ville natale de Lerici, à proximité de Cinque Terra. Lieu d’inspiration mythique pour de nombreux poètes et musiciens, il a été surnommé la baie des poètes depuis que Percy Shelley y a vécu avec ses amis et autres poètes visionnaires, Mary Shelley et Lord Byron…
Au menu de cette seconde édition de Suoni dal Golfo, organisée par Marciano et l’altiste Maxim Novikov pour la direction artistique : musique classique et diplomatie, avec le forum de la diplomatie culturelle (qui s’y déroule du 24 au 26 août), mais aussi une mise à l’honneur du Liban et de ses artistes – un projet auquel ont participé de nombreux mécènes libanais.

L’ouverture du festival a eu lieu le 16 août avec la Petite messe solennelle de Rossini interprétée en l’église San Francesco de Lerici. Chœurs, piano et voix ont ébloui un parterre comble, avec un grand nombre de spectateurs debout. La ferveur était toute particulière, car le concert était donné en hommage aux victimes de la récente tragédie du pont de Gênes. Et le 17 août, c’est dans les salons de la Villa Shelley que s’est déroulé l’un des événements libanais de cette quinzaine : la lecture des poèmes de Nadia Tuéni par l’actrice italienne Margot
Sikabonyi. Myrna Bustani et Chadia Tuéni étaient présentes et cette interprétation en italien des vers de La terre arrêtée a été particulièrement émouvante. Antica come la verità, ou la dura transparence dei monde che si scontrano : décliné dans la langue de Dante, le poème Byblos fait résonner les mots de la grande poétesse libanaise avec l’intensité d’une ligne mélodique.

Opéra oublié de Liszt
Tout au long de ce mois et jusqu’au 31 août, des pianistes d’horizons différents vont se succéder, à l’instar du Péruvien César Correa, qui joue ses improvisations de salsa-jazz avec le rythme dans les jambes, ou l’éminent Angelo Villani, ancien enfant prodige du piano, qui interprète les grands classiques de Chopin et des œuvres plus complexes de Liszt.
Les jeunes talents sont également présents. Lavinia Bertulli, entre autres, qui livre un Schumann de grande beauté avec un contrôle de la pédale parfaitement adapté aux fines nuances de la partition.

La musique de chambre n’est pas laissée pour compte. Outre les classiques, Debussy, Saint-Saëns et Ravel, Marciano met en scène la musique tadjike et arménienne, puisqu’il est également chef d’orchestre de l’Opéra d’Arménie à Erevan.
La musique de Khachaturian et la première mondiale de Roberto Scarcella Perino seront interprétées par l’Orchestra Excellence. Ce concept collaboratif, crée par le duo Marciano-Novikov, vise à promouvoir les jeunes talents en leur donnant une plate-forme pour s’exprimer et en les engageant à devenir des ambassadeurs au sein de leurs localités respectives.

Autre point d’orgue du festival : la performance remarquée du bandéoniste Mario Stefano Pietrodarchi, qui a eu lieu le 19 au soir, à l’église San Francesco de Lerici. La clarinettiste Lone Madsen et le pianiste Armine Grigoryan, sous la direction de Gianluca Marcianò, ont également magnifié le Cine y Tango, très apprécié du public, sur des œuvres de Piazzola et Martin Palmeri. Un Cine y Tango auquel avait été convié le musicien libanais Khaled Mouzannar, mais qu’il n’a pu rejoindre pour cause d’engagements... hollywoodiens.

Un festival à suivre. D’autant que le lundi 27 août y sera présenté la première italienne de l’opéra oublié de Liszt : Sardanapale.

Quand Gianluca Marciano prend la direction artistique du Festival du Bustan à Beit-Méry en 2005, il est loin d’imaginer qu’il suivra les traces de Myrna Bustani, quelque 13 ans plus tard, pour lancer son propre festival de musique, Suoni dal Golfo, dans sa ville natale de Lerici, à proximité de Cinque Terra. Lieu d’inspiration mythique pour de nombreux poètes et musiciens, il a été...

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