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Culture - Disparition

Aretha Franklin, tout le Respect du monde...

La reine de la soul est morte hier à l’âge de 76 ans.

« Nous avons perdu la matriarche et le roc de notre famille. » C’est en ces termes que les proches d’Aretha Franklin ont annoncé, hier, le décès de la légende américaine de la soul. Interprète d’immenses succès (Respect, Think, I say a little prayer for you...) et combattante inlassable des causes du féminisme et des droits civiques, Aretha Franklin s’est éteinte, à 76 ans, à son domicile de Détroit des suites d’un cancer du pancréas. Saul Loeb/AFP

La chanteuse américaine Aretha Franklin, interprète de grands succès comme Respect et I Say a Little Prayer, est décédée hier à son domicile de Detroit à l’âge de 76 ans, a confirmé la famille de l’artiste dans un communiqué.
« Dans l’un des moments les plus sombres de nos vies, nous ne sommes pas en mesure de trouver les mots appropriés pour exprimer la peine qui déchire nos cœurs », témoignent les proches de la légende de la chanson américaine dans un texte transmis par son agente de longue date, Gwendolyn Quinn. « Nous avons perdu la matriarche et le roc de notre famille. L’amour qu’elle avait pour ses enfants, ses petits-enfants, ses nièces, ses neveux et ses cousins était illimité », poursuit le texte.
Reine incontestée de la soul, Aretha Franklin était l’une des plus grandes voix américaines et une figure emblématique de la communauté noire, qui a marqué des générations entières d’artistes. Elle restera comme l’interprète inoubliable de Respect, devenu l’un des hymnes des mouvements pour l’égalité des Noirs et des femmes dans les années 1960. Le tube composé par Otis Redding lui offrira en 1967 ses deux premiers Grammy Awards (sur 18) de sa carrière.
Reconnaissable entre mille, sa voix sensuelle et puissante couvrant quatre octaves a influencé de nombreuses divas américaines, de Whitney Houston à Beyoncé, en passant par Mariah Carey et Alicia Keys.

« C’est ça, la soul… »
Née le 25 mars 1942 à Memphis (Tennessee), Aretha Louise Franklin est la fille d’un prêcheur baptiste et d’une chanteuse de gospel. La maison de Detroit (Michigan), où la famille emménage bientôt, accueille des musiciens renommés comme Mahalia Jackson, mais aussi le pasteur Martin Luther King, emblème du mouvement des droits civiques.
Enfant, elle apprend seule le piano et chante à l’église. À 14 ans, elle enregistre son premier titre et sa voix, riche et puissante, est déjà celle d’une adulte. Sa carrière est lancée. Elle signe en 1960 avec le label Columbia, mais ne connaît véritablement la gloire qu’avec son premier album pour Atlantic en 1967, I Never Loved a Man (The Way I Love You). Et les tubes s’enchaînent : Baby I Love You, (You Make Me Feel) Like a Natural Woman, Chain of Fools, et surtout Respect, adoubée cinquième meilleure chanson de tous les temps par le magazine Rolling Stone.
 « Si une chanson parle de quelque chose que j’ai vécue ou qui aurait pu m’arriver, c’est bien. Mais si elle m’est étrangère, je ne pourrais rien lui prêter. Parce que c’est ça la soul, juste vivre et réussir à se débrouiller », racontait-elle au magazine Time en 1968. La même année, elle chante à l’enterrement de Martin Luther King, ami personnel de son père, dont la mort a bouleversé l’Amérique, et à la convention du parti démocrate. Et en 1972, sort Amazing Grace, un album gospel, et les succès continuent de s’accumuler au fil des années, même si les critiques jugent sa carrière
moins flamboyante.

De George à Lauryn
Aretha Franklin enchaîne les collaborations, avec George Michael, Elton John, Ray Charles, Whitney Houston, ou encore avec la nouvelle génération de stars noires de la musique : P. Diddy, Lauryn Hill et Mary J. Blige... Mais tandis que la star engrange les succès, la femme est marquée par les épreuves. « J’ai appris beaucoup de choses à la dure », avouera-t-elle. Elle perd sa mère Barbara Franklin à 10 ans, accouche de son premier fils à 13 ans, du deuxième à 15, et les élève seule, aidée de sa grand-mère. Ses deux mariages sont des échecs et elle connaît des problèmes d’alcoolisme. Son père, victime des balles d’un cambrioleur en 1979, tombe dans le coma et meurt plusieurs années plus tard. La voix résiste, et Aretha continue à faire de la musique, entourée de ses quatre fils.
En 2005, elle reçoit du président George W. Bush la médaille de la Liberté, la plus haute distinction américaine pour un civil. En janvier 2009, elle chante pour l’investiture de Barack Obama, premier président noir des États-Unis, impériale sous un chapeau gris, lors d’une cérémonie chargée d’émotions.
En février 2017, malgré de graves problèmes de santé, elle annonce l’enregistrement d’un dernier album avant de mettre un terme à sa carrière en studio. « Je me sens très, très satisfaite quand je vois où ma carrière a commencé et où j’en suis à présent, déclarait-elle alors. Mais je ne vais pas m’en aller et juste m’asseoir sans rien faire. Ce ne serait pas souhaitable non plus. »
En novembre 2017, elle chantait encore au gala d’anniversaire de la Fondation Elton John de lutte contre le sida à New York, mais était apparue très amaigrie. Elle avait annulé au printemps une série de concerts, dont l’un prévu le jour de son anniversaire, pour des raisons de santé.Aretha Franklin est décédée le jour où la reine de la pop, Madonna, fêtait ses 60 ans.

Source : AFP

La chanteuse américaine Aretha Franklin, interprète de grands succès comme Respect et I Say a Little Prayer, est décédée hier à son domicile de Detroit à l’âge de 76 ans, a confirmé la famille de l’artiste dans un communiqué.« Dans l’un des moments les plus sombres de nos vies, nous ne sommes pas en mesure de trouver les mots appropriés pour exprimer la peine qui déchire...

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