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Corvée de poubelle à Kaboul : deux enfants tués, une blessée

Ils étaient neuf enfants d'une famille pauvre dans un quartier nord de Kaboul. Dimanche matin, la corvée de poubelle échouait à Shabnam, Nisar et Rukhsar : les deux premiers ont été tués, la troisième grièvement blessée dans une explosion inexpliquée.

"Voilà à quoi ressemble notre vie, ça se produit partout dans cette ville" sanglote le père des enfants, Shah Mahmood, un vendeur de légumes de 42 ans rencontré par l'AFP peu après le drame.
Shabnam avait presque 13 ans ; Nisar, 8 et Ruskhsar, qui a subi une lourde opération, 9 ans.

Selon l'ONG italienne Emergency qui l'a prise en charge dans son établissement, elle se trouvait en fin de journée dans un "état critique mais stabilisé".

"Personne n'a vu l'accident, les autorités ont parlé d'une mine, certains disent qu'elle était cachée sous le conteneur, d'autres posée à côté... j'ai perdu une fille et un garçon et mon autre fille est à l'hôpital".
Un passant qui a pris des photos des petits corps les montre, projetés alentours dans la poussière grise par la puissance du souffle. "Ils étaient venus déposer les poubelles et les voilà, tués par une bombe. Personne ne sait s'ils ont ramassé l'engin, déclenchant la détonation", avance-t-il.

L'aîné des enfants, Ahmad Sabir, 23 ans, a été prévenu par téléphone et vient d'arriver sur les lieux. "On était onze au total dans la famille, à part mon frère et moi tous les autres sont encore des enfants".
Le père est le seul à rapporter un salaire à la maison ; en poussant chaque matin sa brouette de légumes jusqu'au bazar, il empoche environ 150 afghanis par jour, à peine plus de 2 dollars.

Selon la mission d'assistance de l'ONU en Afghanistan (Manua) qui comptabilise les victimes civiles du conflit, les enfants comptent pour 30 % d'entre elles.
Sur l'année 2017, 861 enfants ont été tués, 2.318 blessés.
Les engins explosifs improvisés (IED), comme les mines artisanales plantées au bord des routes et des chemins, ont causé 17% de ces victimes (160 décès, 385 enfants blessés). Les engins abandonnés non explosés (mines et munitions), 16 % (142 enfants morts, 376 blessés).
Dimanche matin, Shabnam, Nisar et Rukhsar ont rejoint les statistiques.    

Ils étaient neuf enfants d'une famille pauvre dans un quartier nord de Kaboul. Dimanche matin, la corvée de poubelle échouait à Shabnam, Nisar et Rukhsar : les deux premiers ont été tués, la troisième grièvement blessée dans une explosion inexpliquée."Voilà à quoi ressemble notre vie, ça se produit partout dans cette ville" sanglote le père des enfants, Shah Mahmood, un vendeur de...