Déçue de l'échec du G7, la France espère que le sommet de l'OTAN cette semaine "montrera l'unité des alliés", bien que Donald Trump "accentue la pression" sur les Européens en leur réclamant une contribution accrue et en rencontrant Vladimir Poutine trois jours plus tard.
"Il est vrai qu'après le G7, dont Donald Trump s'est désolidarisé, tout le monde attend ce que va faire le président américain. La succession du sommet de l'OTAN et de la rencontre avec Vladimir Poutine augmente encore" cette pression et cette incertitude, a-t-on indiqué lundi au palais présidentiel de l'Élysée. "Nous attendons que ce sommet montre l'unité des alliés et que tous les partenaires fassent les efforts auxquels ils se sont engagés", ont poursuivi des conseillers de la présidence. "Notre crainte, c'est que cela ne soit pas atteint".
"Personne ne sait ce que ce va dire Trump. Même ses équipes ne le savent pas", s'inquiète une source diplomatique.
Lors du sommet de l'OTAN l'an dernier, le président américain Donald Trump avait reproché à ses alliés de devoir "d'énormes sommes d'argent" à l'OTAN. Il y a deux semaines, il a adressé un courrier à neuf membres de l'OTAN, dont l'Allemagne, le Canada et la Norvège -mais pas la France- pour les sommer de respecter leur engagement de porter leurs dépenses militaires à 2% de leur PIB en 2024.
Paris estime avoir répondu à cette demande par sa loi de programmation militaire qui prévoit des dépenses de 2% du PIB en 2025 et juge que ses voisins européens ont fait preuve de bonne volonté mais peuvent faire plus. "Les alliés ont fait des efforts importants en matière de défense mais il est vrai que cela ne suffit pas encore", commente-t-on à l'Élysée. "Depuis 2014, il y a eu des efforts. Avec Donald Trump, la pression politique est encore plus forte".
Face au risque d'un affaiblissement de la protection américaine, le président français Emmanuel Macron s'est efforcé depuis son élection de pousser l'UE à renforcer l'Europe de la défense, notamment en lançant l'idée d'une initiative européenne d'intervention, sorte d'état-major de crise commun, à laquelle se sont ralliés une dizaine de pays, dont l'Allemagne et la Grande-Bretagne, a rappelé l'Élysée.
L'annonce fin juin d'une rencontre Trump-Poutine le 16 juillet à Helsinki ravive les craintes des Européens de voir le rôle de l'OTAN contourné par cette rencontre bilatérale.
Interrogé sur l'éventualité que Donald Trump profite du sommet de l'OTAN pour faire pression dans sa guerre commerciale avec l'UE, l'Élysée a répondu que ce mélange des sujets "est déjà une réalité puisque les États-unis font valoir que les taxes sur l'aluminium et l'acier relèvent de raisons de sécurité, ce que nous contestons".
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