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Liban - Universités

Retour en force de l’Alumni de l’USJ à New York après une longue absence

Si « la clé de la vie est l’éducation », comme l’affirme Joseph Aoun, président de la Northeastern University et membre du Conseil stratégique de l’Université Saint-Joseph, l’éducation universitaire permet aussi de créer de solides liens entre anciens et amis autour de leur alma mater.
Fondée en 1875 par les pères jésuites avec l’aide des dominicains grâce au transfert de leur collège-séminaire de Ghazir, l’USJ est considérée comme l’une des plus anciennes et des plus prestigieuses universités du Liban et du Moyen-Orient. Selon l’Agence internationale QS (spécialisée dans le classement des universités), elle fait partie des 500 meilleures universités dans le monde sur 27 000. En 2019, elle obtiendra son accréditation internationale de l’agence SB et sa faculté d’ingénierie se dotera prochainement de l’accréditation ABET. Cet établissement compte parmi ses anciens de nombreuses célébrités qui ont marqué l’histoire du pays du Cèdre, tels que les anciens présidents de la République Camille Chamoun, Charles Hélou, Élias Sarkis, Béchir Gemayel, René Moawad, Élias Hraoui, Amine Gemayel, ainsi que, notamment, Kamal Joumblatt, Pierre Gemayel, le patriarche Nasrallah Boulos Sfeir, le ministre Marwan Hamadé (membre du Conseil stratégique), la poétesse Nadia Tuéni, l’académicien et écrivain Amin Maalouf, la cinéaste Nadine Labaki, le compositeur Gabriel Yared…

Entre l’USJ et l’AUB
Conscient de l’importance de la diaspora universitaire libanaise, le recteur de l’USJ, le père Salim Daccache s.j., a pris récemment son bâton de pèlerin à destination des États-Unis « pour raviver la flamme et relever le défi », comme il l’a indiqué à L’Orient-Le Jour, à New York, lors du déjeuner-événement pour la relance de la présence de cette diaspora universitaire, qui a eu lieu à l’University Club. En phase avec les temps modernes, l’USJ a mis en place « une politique d’ouverture en direction du système universitaire américain, incluant l’intégration d’un programme académique en langue anglaise ». Elle a instauré trois nouvelles licences et une dizaine de masters en langue anglaise pour s’ouvrir à de nouveaux étudiants, notamment dans le monde arabe. « Tout en étant francophone, l’USJ s’intègre au monde d’aujourd’hui avec une formation trilingue à l’adresse de ses étudiants aptes dans leur majorité à s’exprimer en trois langues dans le monde professionnel », souligne le père Daccache.
Dans cette optique, et pour la première fois dans l’histoire de l’enseignement supérieur au Liban, l’USJ a signé un Memorandum of Understanding (MOU) avec l’Université américaine de Beyrouth, sous la houlette du président de l’AUB, Fadlo Khuri, un « homme doté d’une grande vision », relève le recteur de l’USJ. Cet accord « confirme des actions menées conjointement depuis deux ans dans les domaines de la recherche scientifique, des activités citoyennes entre étudiants, des travaux communs entre enseignants », note le père Daccache. Et le recteur d’ajouter : « L’USJ demeure un témoin efficace de l’éducation aux valeurs de convivialité et de vivre ensemble. Plus que jamais, l’USJ est l’université du combat pour les libertés et pour la responsabilité dans l’action en faveur d’un Liban indépendant et souverain. Dans ce combat, place à la solidarité. L’USJ vient en aide aux étudiants qui ne peuvent pas payer leurs scolarités. C’est ainsi que plus de 4 400 étudiants profitent des bourses d’études. » Dans ce cadre, un appel a été lancé par Naji Bustros, un des trois membres du comité de New York, pour mener à bien cette tâche. Faisant écho au père Daccache, Marc Makary, un autre membre de ce comité, a relevé dans son discours qu’« au cours de l’année universitaire 2016-2017, l’USJ a accordé une aide financière allant jusqu’à 18 millions de dollars, à partir de ses fonds propres, à un total de 3 554 étudiants dans le besoin ».
L’année 2018 sera donc marquée par le retour en force de l’Alumni de l’USJ-New York, mise en veilleuse depuis bientôt six ans. Cette relance a pu être réalisée grâce aux efforts de trois anciens diplômés de l’USJ, Nada Abousleiman Sara (1978), Naji Bustros (1972) et Marc Makari (2002), qui ont repris le flambeau. Ce petit comité a « fait l’impossible pour redonner une vitalité à un corps d’anciens et d’amis », notera le père recteur dans son allocution. Mme Sara a souligné pour sa part que l’USJ « compte sur ses anciens, au Liban et dans le monde entier, pour créer des réseaux, s’engager, contribuer et la soutenir ».

IA et robotique
De son côté, l’ex-président du Conseil d’État Chucri Sader, qui assure depuis cinq ans la présidence de l’Amicale des anciens au Liban, a indiqué, dans un entretien avec L’OLJ, à New York, que « l’USJ compte cette année son cent millième ancien dans le monde ». « C’est grâce à la volonté du père recteur qui a pris conscience de l’importance des anciens que les choses ont changé, dit-il. Pour les réconcilier avec leur alma mater, il fallait les solidariser autour d’une force citoyenne au service du Liban. Tel est d’ailleurs notre slogan », ajoute-t-il. Cette nouvelle solidarité se manifestera par « la création prochaine de la Maison de l’ancien qui sera située dans la merveilleuse Maison Corm, la Maison blanche, dans le secteur du musée », note Chucri Sader.Reste à signaler que le déjeuner organisé pour la relance de L’Alumni de l’USJ-New York a été marqué par une brillante intervention du président de la Northeastern University, Joseph Aoun, invité d’honneur de l’événement, qui a mis l’accent sur l’impact de la révolution de l’intelligence artificielle et de la robotique sur la réalité économique, le marché du travail, l’enseignement supérieur, et sur l’homme en général. Cette nouvelle ère nécessite des changements profonds dans le système éducatif, a-t-il relevé. Dans son ouvrage publié par MIT Press, en 2017, Robot Proof: Higher Education in the Age of Artificial Intelligence, Joseph Aoun préconise un nouveau modèle éducatif à l’ère de l’intelligence artificielle, axé sur un apprentissage continu tout au long de la vie et une réorientation pour former de nouveaux talents, de manière à éviter le déclin des compétences. « La compétence à l’avenir sera d’apprendre à apprendre, souligne-t-il. Aucune université au Moyen-Orient, même en Israël, n’a investi dans l’apprentissage tout au long de la vie. Aux États-Unis, très peu d’universités savent comment le faire. Notre mission est d’éduquer les personnes pour la vie. Quand nous commencerons à le faire, il y aura là une énorme opportunité pour l’USJ et pour le Liban », conclut Joseph Aoun.

Si « la clé de la vie est l’éducation », comme l’affirme Joseph Aoun, président de la Northeastern University et membre du Conseil stratégique de l’Université Saint-Joseph, l’éducation universitaire permet aussi de créer de solides liens entre anciens et amis autour de leur alma mater.Fondée en 1875 par les pères jésuites avec l’aide des dominicains grâce au...

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