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Moyen Orient et Monde - Éclairage

Emmanuel Macron, président français globe-trotter

L’Europe et l’Afrique sont les destinations les plus fréquentes du locataire de l’Élysée.

Emmanuel Macron et le Premier ministre canadien Justin Trudeau le 16 avril dernier à Paris. Stéphane de Sakutin /AFP

Il n’y pensait sans doute pas hier en s’envolant pour le G7 au Canada, mais le président français Emmanuel Macron s’apprêtait à visiter un 29e pays étranger depuis son élection, un record qui n’empêche pas des similitudes avec ses prédécesseurs. Si M. Macron se rend plus fréquemment que ses prédécesseurs à l’étranger, ses déplacements renouent parfois avec les tendances observées lors de précédents quinquennats.
Premier constat : au cours de sa première année de mandat (depuis la passation des pouvoirs jusqu’au 14 mai 2018), Emmanuel Macron a visité plus de pays étrangers que ses prédécesseurs. Avec 27 pays inscrits à l’agenda officiel, il dépasse l’ex-président François Hollande (24 voyages la première année) et d’une courte tête Nicolas Sarkozy (26 déplacements la première année). M. Macron a aussi passé 68 jours à l’étranger, dix de plus que M. Hollande et quatorze de plus que M. Sarkozy.
Fin mai, le chef de l’État, qui s’est beaucoup impliqué dans des dossiers extérieurs, avait justifié ces déplacements : « C’est très important pour notre pays (...). Les gens attendent aussi de leur président qu’il défende leurs intérêts à l’international », avait-il expliqué. Il faut « que nous jouions notre rôle dans un monde qui devient un peu fou, que nous soyons des médiateurs », avait-il dit.




 
« Message » aux Français
« De manière générale, le voyage vous “présidentialise”, explique l’historien Christian Delporte. Le bilan international pose un président de la République. » « Le message principal, c’est “la France est de retour au niveau international”. Le message secondaire, destiné aux Français, c’est “moi, Macron (...), je parle au monde entier” », décrypte Philippe Maarek, professeur de communication politique à l’UPEC (Université Paris-Est Créteil).
Plus jeune président de la Ve République, Emmanuel Macron choisit parfois des terres rarement, voire jamais explorées par ses prédécesseurs lors de leur première année à l’Élysée, comme l’Australie. En Océanie, « il y a des intérêts économiques évidents », relève M. Maarek, auteur de Communication et marketing de l’homme politique. Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy et François Hollande n’y avaient pourtant pas posé le pied en début de quinquennat.
La diplomatie de M. Macron est aussi marquée par de fréquents voyages en Europe centrale et orientale (Bulgarie, Roumanie, Grèce, Autriche, Estonie), une tendance perceptible chez M. Sarkozy. En revanche, l’Espagne, destination prisée de Jacques Chirac (trois voyages au début de chacun de ses mandats) et visitée une fois par MM. Sarkozy et Hollande, n’a pas à ce stade attiré le chef de l’État. Malgré ces ruptures, les déplacements à l’étranger de M. Macron n’échappent pas totalement à la continuité. L’Europe et l’Afrique sont ainsi les continents les plus visités – un duo de tête immuable chez les trois présidents précédents. M. Macron a réalisé plus de 80 % de ses voyages en Europe (25 déplacements sur 39) et en Afrique (7).

Compensation
Quant à l’Afrique, la présence française découle selon Christian Delporte de « la concurrence d’autres pays, notamment la Chine. La France était un peu en recul, il faut réaffirmer des liens économiques ». Dernière tendance stable d’un quinquennat à l’autre : les présidents français délaissent souvent l’Amérique du Sud.
 « Les urgences n’étaient pas là », pour Philippe Maarek. « Il y a déjà beaucoup de voyages, il y a un seuil que Macron a intérêt à ne pas franchir », avertit-il. Christian Delporte abonde : « Si ça ne s’arrange pas sur les plans économique et social, et si l’opinion lui reproche de ne pas être suffisamment présent », M. Macron sera sans doute amené à réduire la fréquence de ses déplacements à l’étranger. « C’est pour cela qu’il multiplie les voyages à l’intérieur de la France, parce qu’il doit une sorte de compensation aux Français », renchérit M. Maarek. Depuis plusieurs mois, les opposants à la politique d’Emmanuel Macron manifestent régulièrement dans le pays. Le gouvernement fait également face depuis début avril à une mobilisation marathon contre une réforme du rail.
Source : AFP

Il n’y pensait sans doute pas hier en s’envolant pour le G7 au Canada, mais le président français Emmanuel Macron s’apprêtait à visiter un 29e pays étranger depuis son élection, un record qui n’empêche pas des similitudes avec ses prédécesseurs. Si M. Macron se rend plus fréquemment que ses prédécesseurs à l’étranger, ses déplacements renouent parfois avec les...

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