Syrie: le régime autorise les appelés d'avant 2011 à rentrer chez eux

L'armée syrienne a autorisé à rentrer chez eux des milliers d'appelés qui avaient entamé leur service militaire en 2010 mais avaient dû rester dans l'armée à cause de la guerre ayant éclaté l'année d'après, ont indiqué samedi un média local et un soldat.

Le quotidien Al-Watan, proche des autorités, a indiqué que l'armée avait décidé de "démobiliser les officiers et réservistes du recrutement Classe 102 à partir du 1er juin 2018", en référence au groupe d'appelés de 2010.

Cette mesure intervient au moment où le régime continue d'engranger des victoires face aux rebelles et aux jihadistes, notamment dans la région de Damas et la province de Homs (centre).

Mohamed, qui a servi huit ans, doit ainsi rentrer chez lui le mois prochain.
"C'est comme si je venais juste de gagner une énorme bataille", a confié cet homme de 27 ans originaire d'Alep, dans le nord du pays.
"J'ai appelé ma famille ce matin", a-t-il dit à l'AFP à Damas, où il est actuellement basé.
"Nous avons rêvé de ce moment depuis longtemps, et maintenant le rêve est devenu réalité", a-t-il ajouté.

Avant que le conflit n'éclate en 2011, les hommes âgés de 18 ans et plus devaient effectuer un service militaire obligatoire allant de 18 mois à deux ans, à l'issue duquel ils devenaient réservistes.
Mais ceux qui avaient débuté leur service en 2010 ont été contraints de rester dans les forces armées.

Dans une première phase de la guerre, le régime a perdu de vastes territoires et l'armée qui était forte de 300.000 hommes a été très affaiblie par un nombre croissant de morts et de déserteurs.
Mais ensuite, avec l'aide des frappes aériennes russes, des miliciens locaux et des combattants en provenance d'Iran, d'Irak et du Liban, il a pu reprendre la majorité du pays.

Les médias officiels n'ont pas fait état de la décision, et les journaux locaux n'ont pas précisé le nombre de personnes concernées par cette mesure.
L'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) a estimé pour sa part à environ 15.000 le nombre de personnes auxquelles cette décision s'applique.