L'organisation internationale de défense des droits de l'Homme indique dans un communiqué que les destructions concernent des "centaines d'hectares de terres agricoles et au moins 3.000 immeubles résidentiels et commerciaux, ainsi que 600 bâtiments détruits en janvier".
Mardi soir, un porte-parole de l'armée a réfuté les affirmations de l'ONG affirmant qu'elle se fondait sur des sources "non-documentées".
Ces dernières destructions sont "les plus importantes depuis que l'armée a officiellement débuté sa politique d'expulsion en 2014", assure l'organisation qui a mené une enquête en interrogeant des témoins à distance et en analysant "une série chronologique d'images satellite".
HRW dénonce des démolitions "illégales" qui selon elle ont parfois eu lieu "dans le cadre de représailles contre des individus suspectés de terrorisme, ainsi que des dissidents politiques et leurs proches".
Selon Sarah Leah Whitson, directrice de la division Moyen-Orient et Afrique du Nord de l'ONG, citée par le communiqué, "l'armée égyptienne prétend protéger les gens contre les militants, mais il est absurde de penser que la démolition de logements et le déplacement des populations établies ici depuis toujours garantiraient leur sécurité".
HRW précise qu'elle a adressé ce mois-ci des lettres au ministère égyptien de la Défense, au gouverneur du Nord-Sinaï et aux services de renseignement pour "enquêter sur les démolitions en cours".
Selon HRW les premières destructions ont eu lieu en 2013, mais "en 2014, le gouvernement a annoncé un plan d'expulsion des habitants d'une zone tampon sécuritaire de 79 km2, comprenant toute la ville de Rafah", située à la frontière avec l'enclave palestinienne de Gaza contrôlée par le Hamas.
"A ce jour l'armée a presque entièrement démoli la ville", affirme l'ONG en soulignant qu'une nouvelle zone tampon est établie autour de l'aéroport d'Al-Arich, principale localité du Nord-Sinaï, et se traduit par des destructions de logements et fermes.
Les autorités ont pris cette décision après une attaque revendiquée par la branche locale du groupe Etat islamique (EI) visant les ministres de la Défense et de l'Intérieur dans la région. Ces derniers n'avaient pas été touchés.
Depuis la destitution par l'armée du président élu, l'islamiste Mohamed Morsi en 2013, l'Egypte est confrontée à des attaques de groupes extrémistes, tout particulièrement l'EI dans le nord de la péninsule du Sinaï.
Des centaines de soldats, de policiers et de civils sont morts dans ces attaques.
Les plus commentés
Guerre au Liban : comment expliquer le silence de Samir Geagea
Bassil à « L’OLJ » : L’heure est à l’unité, non aux tiraillements internes
Les points à retenir du discours de l’ayatollah Khamenei à Téhéran