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Approche neuve ou naïve ? « Les filles du soleil » divisent la Croisette

L’équipe complète du film « Les filles du soleil ». De gauche à droite : l’actrice géorgienne Maia Shamoevi, l’actrice franco- iranienne Behi Djanati Atai, les actrices géorgiennes Roza Mirzoiani, Sinama Alievi et Mari Samidovi, la réalisatrice française Eva Husson, l’actrice franco-iranienne Golshifteh Farahani, l’actrice suédoise Evin Ahmad, l’actrice française Emmanuelle Bercot, l’actrice géorgienne Zinaida Gasoiani, l’actrice allemande Zubeyde Bulut et l’actrice géorgienne Nia Mirianashvili. Anne-Christine Poujoulat/AFP

Candidat à la Palme d’or pour les uns, désastre pour les autres, Les filles du soleil, le premier film d’une des trois femmes de la compétition à Cannes, est également le premier à diviser les critiques, entre ceux louant un regard neuf sur la guerre et ceux déplorant une mise en scène naïve.
 « Tous les films que j’ai adorés sont clivants. Un film qui a un point de vue fort, c’est presque nécessaire qu’il soit clivant, sinon c’est consensuel », a répliqué hier la réalisatrice Eva Husson. Son film évoque un sujet quasiment jamais traité à l’écran : le sort des femmes yézidies (jamais identifiées comme telles dans le long-métrage) capturées par des jihadistes, transformées en esclaves sexuelles et devenues, pour certaines, des combattantes armées. Une histoire reposant sur des faits réels qui ont inspiré cette Française revendiquant une approche féministe, face à une industrie du cinéma « dominée par un regard masculin blanc ». « Je pense très important que le monde se représente tel qu’il est... (avec) des femmes fortes qui ne soient pas que des victimes ou des prostituées », a insisté Eva Husson.
En s’attaquant au film de guerre, après un premier long-métrage sur des jeunes organisant des orgies sexuelles (Bang gang), elle s’intéresse uniquement aux personnages féminins – combattantes et journaliste de guerre – et privilégie leur parcours plutôt que les combats. Son film suit les traces de la sergente Bahar, incarnée par l’actrice d’origine iranienne Golshifteh Farahani, au cours d’une offensive de quelques jours contre les islamistes quelque part au Kurdistan en novembre 2015, au moment où Paris était frappé par des attentats. Au travers de flash-back et de confessions auprès d’une reporter, Mathilde (Emmanuelle Bercot), le spectateur découvre qu’avant de porter un treillis, Bahar était avocate, mariée et mère de famille. Sa vie a été transformée par l’arrivée soudaine « d’hommes en noir » qui ont tué son mari, kidnappé son enfant et fait d’elle une esclave sexuelle.
Une réalité traitée avec pudeur, la réalisatrice s’abstenant de montrer certaines atrocités pour ne pas les réduire à leur statut de « victimes ». Elle préfère construire une ode à ces combattantes, filmant leur ténacité, comme celle de cette femme, à deux doigts d’accoucher, fuyant les islamistes. Croyant au regard de femme, Eva Husson estime qu’une telle scène serait « beaucoup plus mise à distance par les cinéastes hommes ». « Gageons que vous direz que c’est un film de femme », avait lancé Thierry Frémaux, le délégué général de Cannes, en annonçant la sélection du film en compétition, vantant un « point de vue assez nouveau ».
Réflexion sur la maternité, le combat, la place des femmes, le tout surligné d’une musique très présente, le film capte ses héroïnes au plus près. « D’un côté, elle braque les projecteurs sur une histoire terrible et importante (...), de l’autre, elle le fait de manière si poussive que cela nuit à son message », écrit le Hollywood Reporter. « Eva Husson est une sacrée réalisatrice. Et une prétendante à la Palme d’or », estime en revanche le journaliste du site Indie Wire, David Ehrlich.
Aurélie MAYEMBO/AFP

Candidat à la Palme d’or pour les uns, désastre pour les autres, Les filles du soleil, le premier film d’une des trois femmes de la compétition à Cannes, est également le premier à diviser les critiques, entre ceux louant un regard neuf sur la guerre et ceux déplorant une mise en scène naïve. « Tous les films que j’ai adorés sont clivants. Un film qui a un point de vue...

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