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Agenda - Hommage à Sami Toufic Barouki

Parmi les plus honnêtes serviteurs de l’État

Comme son père et ses oncles, il avait rejoint l’administration des PTT après avoir suivi une formation technique adéquate.
Et, comme eux, il avait servi l’État de tout son cœur, avec conviction : c’était le temps où les fonctionnaires pouvaient se targuer de jouir d’un privilège royal, celui d’être honnête.
À la place qu’il occupait, la tentation sera forte, surtout en période de déconfiture de l’État pendant la guerre, mais il n’y succombera pas et il partira en retraite fauché comme il y était entré, mais la tête haute.
Je l’avais connu dès mon plus jeune âge, par la parenté proche qui liait sa mère et mon père et par la proximité de nos adresses à Beyrouth. Mais je l’ai vraiment connu, apprécié et aimé entre 2004 et 2016, à la municipalité de Wadi Chahrour.
J’ai retrouvé en effet un homme au cœur d’or, fier et heureux de servir son village avec amour et passion, affectionnant le travail bénévole, imposant par sa présence réglementaire de 8h du matin à 13h, 6 jours par semaine.
Gardien fidèle de la légalité, il fut la personne la plus proche, le confident sincère, la pierre d’angle de cet édifice administratif que nous avons essayé de bâtir, en s’appuyant sur sa profonde expérience au service de l’État.
Honnête, il l’était au plus profond de son être et je ne peux oublier ce jour où, en voyant sortir un fonctionnaire de la Direction de l’urbanisme de mon bureau, il me confia : « Il a l’air honnête. » Mais il allait être fortement déçu et soumis à une forte hypertension quand je lui avouai : « Il demande 200 dollars pour sa visite. »
Les choix de dernière heure avant les élections municipales de 2016 nous ont séparés en apparence. Leurs résultats, décevants pour cet homme de valeur, l’ont sûrement affecté sur les plans psychologique et physique de manière irréversible.
Toutefois, nous avons su préserver et notre amitié et notre estime l’un envers l’autre.
Wadi Chahrour perd un homme digne d’être imité pour son honnêteté et son sens du devoir.
Qu’il repose en paix.

Comme son père et ses oncles, il avait rejoint l’administration des PTT après avoir suivi une formation technique adéquate. Et, comme eux, il avait servi l’État de tout son cœur, avec conviction : c’était le temps où les fonctionnaires pouvaient se targuer de jouir d’un privilège royal, celui d’être honnête.À la place qu’il occupait, la tentation sera forte, surtout en...