Syrie : l'étau se resserre autour du camp palestinien de Yarmouk

L'armée syrienne resserre son emprise autour du camp de réfugiés palestiniens de Yarmouk tenu par les jihadistes de l'Etat islamique dans le sud de Damas, rapportent des témoins et des habitants.

Près de deux semaines près le déclenchement par l'armée d'une offensive pour reprendre la dernière zone près de la capitale hors du contrôle du gouvernement, les médias officiels ont annoncé la reprise du quartier de Qadam qui touche le camp.

Au sein de l'opposition, on déclare que l'armée est engagée dans de durs combats avec les islamistes à la périphérie du camp, où sont retranchés environ 1.500 à 2.000 jihadistes.

L'offensive contre Yarmouk s'inscrit dans le cadre d'une campagne plus large de l'armée soutenue par la Russie pour regagner les dernières poches aux mains de l'opposition après la reprise de la Ghouta orientale ce mois-ci.
Le sort de centaines de Palestiniens, pour la plupart des femmes et des enfants encore dans le camp, est incertain. L'UNRWA, l'organisme des Nations Unies de secours aux réfugiés palestiniens, a appelé les belligérants à épargner les civils. "Certaines familles ont été ensevelies sous les décombres et personne n'est capable de récupérer les corps", a déclaré Abou Oussama, un habitant qui a fui le camp il y a deux jours pour se réfugier non loin de là à Yalda, où il a rejoint des milliers d'autres personnes.
"Le régime est en train de brûler et de détruire (...) et d'essayer ensuite d'avancer sur plusieurs fronts", a déclaré Rami al Sayed, un ancien habitant de Yarmouk qui se trouve actuellement à la périphérie.

Le camp de Yarmouk, qui est assiégé par l'armée depuis sa prise par les rebelles en 2012, accueillait 160.000 Palestiniens avant le début du conflit syrien en 2011, des réfugiés de la guerre israélo-arabe de 1948 et leurs descendants.
Selon Amak, l'agence de communication de l'Etat islamique, les jihadistes ont repoussé les dernières attaques contre leurs positions à Qadam et Hay al-Tadamon. Ils disent que leurs snipers ont tué 17 militaires.

Les extrémistes sunnites ont également avancé dans la nuit de samedi à dimanche vers certaines positions dans la poche au sud de Damas contrôlée par les rebelles de l'Armée syrienne libre (ASL), apprend-on auprès de l'opposition.
Un accord a été conclu dans la nuit sous les auspices de la Russie pour évacuer les rebelles de l'ASL basés dans les localités de Yalda, Babila et Beit Sahem qui jouxtent les zones contrôlées par l'EI, vers des zones tenues par l'opposition dans le nord de la Syrie, a indiqué une source rebelle, confirmant des informations parues dans la presse.