Rechercher
Rechercher

Liban - Éducation

Ecoles privées : Hamadé propose au gouvernement d’étaler sur trois ans les échelons du privé

Le syndicat des enseignants des écoles privées affirme d’ores et déjà à « L’OLJ » son rejet de cette solution.

Marwan Hamadé a précisé hier avoir soumis au Conseil des ministres un projet pour l’étalement sur trois ans des six échelons dus aux enseignants des écoles privées depuis l’adoption de l’échelle des salaires en juillet 2017. Photo Marwan Assaf

Le brûlot du paiement des effets de l’échelle des salaires dans les écoles privées a été évoqué hier en Conseil des ministres par le ministre de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur, Marwan Hamadé. Aux journalistes, celui-ci a précisé avoir soumis au Conseil des ministres un projet pour l’étalement sur trois ans des six échelons dus aux enseignants des écoles privées depuis l’adoption de l’échelle des salaires en juillet 2017. Cet échelonnement devrait permettre aux écoles de s’acquitter des effets de l’échelle des salaires progressivement, à raison de deux échelons par an.
 « Cela permettra de réduire les augmentations de scolarité imposées aux parents, a-t-il précisé. J’ai proposé également que les sommes supplémentaires qui découleront de cet étalement des augmentations soient payées la quatrième année. En effet, l’État libanais a déjà promis, par le biais du président de la République et du patriarche maronite, de contribuer à ces paiements en 2021, quand il pourra bénéficier d’un surplus qui lui permettra de couvrir ces frais, et par conséquent de clore ce dossier définitivement. »
Selon M. Hamadé, cette solution réduirait les tensions en accordant leurs droits aux enseignants, en assurant la survie des écoles et en ne faisant pas peser le fardeau sur les parents d’élèves. « Les augmentations seront alors raisonnables, proportionnelles à la cherté de vie », a-t-il dit.
Et d’ajouter : « Cela nécessitera une consultation de la commission de la législation et du contentieux du ministère de la Justice. Pour ce faire, j’ai déjà remis une copie de cette proposition au ministre de la Justice. Nous espérons que cela sera décidé la semaine prochaine. »
La réponse des syndicats, justement, n’a pas tardé. Interrogé par L’Orient-Le Jour, Rodolphe Abboud, président du syndicat des enseignants des écoles privées, affirme que son organisme « refuse catégoriquement cette proposition ». Il précise que celle-ci se base sur des discussions ayant eu lieu avec le ministre lundi dernier. « Mais celui-ci ne semble avoir retenu de nos suggestions que l’étalement des échelons sur trois ans, à partir d’octobre 2018 », dit-il.
En fait, dans le principe, le syndicat rejette l’amendement de la loi 42 pour le secteur privé, qui sera ainsi traité différemment du secteur public. Il craint aussi pour le paiement des effets rétroactifs laissés à 2021 et à la contribution de l’État, « alors que nombre d’officiels nous ont déjà assuré que le gouvernement n’aurait pas les moyens de s’acquitter de ces sommes ». D’autant plus que, selon lui, « le fait que l’échelonnement soit calculé à partir d’octobre 2018 et non d’août 2017, comme nous l’avions demandé, nous fait perdre une année entière ».
Le syndicat a donc décidé de rejeter cette proposition, mais pas encore de recourir à d’éventuelles mesures d’escalade. « Nous devrions nous réunir le lundi au plus tard, rien n’est prévu pour le moment », affirme M. Abboud. À ce refus des enseignants, qui a fait l’objet d’un communiqué également, M. Hamadé s’est suffi de la remarque suivante, dans une déclaration à la presse : « La médiation se poursuit. Nous espérons qu’elle restera à l’abri des surenchères contre celui qui a défendu le principe de l’unicité de la législation au Parlement. »
Les parents eux aussi ont exprimé leur rejet de cette proposition hier. Un sit-in a été tenu à Jounieh par le Rassemblement des comités de parents d’élèves dans les écoles privées au Liban. À la LBCI, ceux-ci ont assuré n’accepter « aucune augmentation des scolarités » et « rejeter totalement la proposition du ministre de l’Éducation ». Ils ont rappelé que les budgets des écoles ne peuvent être adoptés sans l’approbation des comités de parents, exigeant une transparence par rapport aux augmentations imposées par les établissements durant les années précédant l’adoption de l’échelle des salaires.

Trois échelons aux professeurs de l’UL
Les professeurs de l’Université libanaise, en grève actuellement, ont également été évoqués hier en Conseil des ministres. M. Hamadé a précisé avoir soulevé, avec son collègue du Travail, Mohammad Kabbara, la possibilité de leur accorder trois échelons supplémentaires, depuis qu’une mesure similaire a été votée en faveur des juges durant la dernière séance du Parlement. « Cela a créé un grand fossé avec les professeurs de l’UL qui n’ont profité ni d’ajustements en fonction de la cherté de vie ni d’échelons supplémentaires, depuis de nombreuses années, a dit le ministre. Il est indispensable de combler ce fossé. »
Le ministre a cependant souhaité que les professeurs mettent un terme à leur grève « parce que 70 000 étudiants de l’UL attendent de décrocher leurs diplômes et de se lancer dans le marché du travail ». « Nous avons sondé le Conseil des ministres et contacté tous les blocs parlementaires afin qu’un projet de loi revêtu du caractère de double urgence soit adopté, accordant aux professeurs ces trois échelons supplémentaires, avec les privilèges liés à l’ancienneté », a-t-il précisé.
A savoir que les professeurs de l’UL ont observé hier un sit-in à la place Riad el-Solh afin de réclamer ces augmentations.

Le brûlot du paiement des effets de l’échelle des salaires dans les écoles privées a été évoqué hier en Conseil des ministres par le ministre de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur, Marwan Hamadé. Aux journalistes, celui-ci a précisé avoir soumis au Conseil des ministres un projet pour l’étalement sur trois ans des six échelons dus aux enseignants des écoles...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut