Plusieurs universités françaises étaient bloquées mardi par des étudiants protestant contre les nouvelles modalités d'accès à l'enseignement supérieur et la "sélection" qu'elles induisent.
La Coordination nationale étudiante (CNE) avait appelé à faire de ce mardi une journée de mobilisation.
A Paris, quelque 1.200 personnes ont défilé entre l'université de la Sorbonne et celle de Jussieu, contre la loi Vidal - du nom de la ministre de l'Enseignement supérieur - et, plus largement, contre la politique du président centriste Emmanuel Macron.
"Lycéens, étudiants, chômeurs et salariés, c'est tous ensemble qu'il faut lutter car c'est tous ensemble qu'on va gagner", scandaient les participants.
À Lille, un cortège de 200 à 300 étudiants et professeurs s'est formé, dans le calme. Dans cette ville du nord, plusieurs sections de droit et de sciences politiques ont voté le boycottage de leurs examens oraux et écrits respectifs.
"La sélection, c'est un écrémage parce qu'on n'a pas assez de moyens", estime Elodie, en deuxième année de sciences politiques, après avoir rendu copie blanche mardi à un examen, avec un mot de soutien aux professeurs grévistes.
Trois universités sont entièrement bloquées depuis plusieurs jours, voire semaines : à Montpellier (sud), où une manifestation était également prévue mardi, à Toulouse (sud-ouest), et en région parisienne.
Ailleurs, la situation est plus mouvante, avec de nouveaux blocages ou des occupations levées chaque jour. A la mi-journée, le ministère de l'Enseignement supérieur chiffrait à "moins de dix" sur 400 le nombre des sites universitaires en proie à des perturbations.
Nanterre, une faculté emblématique de région parisienne d'où était partie la contestation en Mai 68, a rouvert mardi, au lendemain de l'intervention musclée de forces de l'ordre dans un bâtiment occupé par des personnes qui, selon la direction, n'étaient pas des étudiants.
La ministre Frédérique Vidal a déploré mardi "le retour d'une certaine extrême gauche" et "d'une certaine extrême droite" qui "cherchent à en découdre" sur le site universitaire de Tolbiac, à Paris, bloqué depuis fin mars par des étudiants et des militants.
"Il n'est pas acceptable que nos universités soient ainsi instrumentalisées pour en faire le théâtre d'affrontements entre extrêmes", a-t-elle déclaré à l'Assemblée nationale.
Des enseignants se sont publiquement associés au mouvement de protestation dans une tribune publiée mardi. Plus de 400 professeurs ont ainsi dénoncé la "sélection hypocrite" résultant de la réforme de l'accès à l'université et dit leur volonté d'"élever le niveau de ceux qui ne l'ont pas".
Dernières Infos
France : des universités bloquées pour une journée de mobilisation
AFP / le 10 avril 2018 à 18h58
Plusieurs universités françaises étaient bloquées mardi par des étudiants protestant contre les nouvelles modalités d'accès à l'enseignement supérieur et la "sélection" qu'elles induisent.La Coordination nationale étudiante (CNE) avait appelé à faire de ce mardi une journée de mobilisation.A Paris, quelque 1.200 personnes ont défilé entre l'université de la Sorbonne et celle de...
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