L'Iran s'en prend à la Grande-Bretagne au sujet de la guerre au Yémen

L'Iran a accusé lundi la Grande-Bretagne d'hypocrisie, après un appel de Londres demandant à Téhéran de cesser d'envoyer des armes aux rebelles au Yémen.

L'Arabie saoudite, qui intervient militairement au Yémen depuis trois ans pour aider le pouvoir face aux rebelles, et les Etats-Unis accusent Téhéran de fournir des armes, dont des missiles, aux rebelles Houthis qui contrôlent de vastes régions du pays, dont la capitale Sanaa.

Téhéran affirme soutenir les Houthis mais dément leur procurer des armes. Néanmoins un rapport d'experts de l'ONU a conclu en janvier que l'Iran avait violé l'embargo sur les armes de l'ONU au Yémen en laissant les rebelles s'approvisionner en drones et missiles balistiques.

Lundi, les ministres britanniques des Affaires étrangères Boris Johnson et du Développement international Penny Mordaunt ont affirmé que "si l'Iran est sincèrement décidé à soutenir une solution politique au Yémen -comme il l'affiche publiquement-, il devrait cesser d'envoyer des armes qui prolongent le conflit (...)".

"La Grande-Bretagne a sans l'ombre d'un doute une responsabilité directe dans les crimes de guerre commis ces trois dernières années au Yémen, en vendant des armes et en fournissant un soutien logistique et des renseignements aux pays attaquant le Yémen", a rétorqué le porte-parole des Affaires étrangères iraniennes Bahram Ghassemi, sur le site du ministère.

Il faisait allusion à l'Arabie saoudite, grand rival de l'Iran dans la région.

Amnesty International a accusé les Etats-Unis, le Royaume-Uni et la France de fournir des armes à l'Arabie saoudite et ses alliés, eux aussi accusés de "crimes de guerre potentiels" au Yémen où les bombardements de la coalition dirigée par le royaume saoudien touchent parfois les civils.

En trois ans, le conflit a fait près de 10.000 morts.