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Disparition d'un journaliste en Haïti: la police craint "une issue fatale"

La police nationale haïtienne a déclaré lundi à l'AFP craindre "une issue fatale" à l'enquête sur la disparition du photojournaliste Vladjimir Legagneur qui n'a donné aucun signe de vie depuis 12 jours.

"Nous n'avons pour le moment pas de trace ou d'indice de lui. Dans ce genre d'affaires, alors qu'il n'y a pas eu de demande de rançon, nous craignons une issue fatale", a indiqué par téléphone Frantz Lerebours, porte-parole de la police nationale d'Haïti (PNH).

Mercredi 14 mars, Vladjimir Legagneur, photojournaliste indépendant âgé de 30 ans, a quitté son domicile en début de matinée pour aller réaliser un reportage sur les conditions de vie à Grand-Ravine, dans le quartier de Martissant, l'un des plus pauvres de la capitale Port-au-Prince. Cette zone défavorisée est devenue, depuis quelques années, le théâtre d'affrontements virulents entre gangs.

S'inquiétant de ne pas avoir de nouvelles de son époux, Fleurette Guerrier a entamé des recherches dès le 14 mars au soir. Après 48 heures, elle a déposé plainte le 16 mars auprès de la direction centrale de la police judiciaire haïtienne.

Des rumeurs d'un assassinat de Vladjimir Legagneur circulent à travers les médias mais sa famille et ses proches exigent une explication des forces de l'ordre.
"Je demande aux autorités de s'activer sur le dossier afin qu'on puisse savoir ce qui s'est passé parce que, jusqu'à présent, je ne sais pas si mon mari est en vie ou s'il est mort", témoigne Mme Guerrier, en larmes.

Après 12 jours de silence, les autorités policières déclarent qu'elles ne peuvent fournir aucun élément d'enquête.
"La police continue les recherches pour établir les circonstances. Nous avons plusieurs unités qui travaillent là-dessus", a répondu M. Lerebours en référence au corps qui aurait été retrouvé décapité dans le quartier de Martissant.
"La situation est très préoccupante mais nous ne pouvons présumer de sa mort sans avoir retrouvé son corps", a conclu le commissaire de la PNH.

Vendredi, Reporters Sans Frontières (RSF) a témoigné de son inquiétude en publiant un communiqué de presse à travers lequel l'organisation "exhorte les autorités à mener une enquête exhaustive sur la disparition du photojournaliste Vladjimir Legagneur".

A l'instar des proches du photojournaliste, l'organisation internationale a souligné l'inquiétante lenteur de la procédure d'enquête.
"Il est extrêmement inquiétant que, 10 jours après sa disparition, la police n'ait pu apporter aucun élément nouveau", déclarait vendredi Emmanuel Colombié, responsable du bureau Amérique latine de RSF.

La communauté de journalistes haïtiens s'émeut de la disparition de leur collègue et tient à sensibiliser l'opinion publique sur la gravité que peut représenter cette situation.
"Cette disparition suspecte fragilise le droit d'accès à l'information", précise la pétition lancée vendredi par deux organisations de photojournalistes. "La sécurité des journalistes est la première des conditions nécessaires à la garantie de ce droit", rappelle le texte.

La police nationale haïtienne a déclaré lundi à l'AFP craindre "une issue fatale" à l'enquête sur la disparition du photojournaliste Vladjimir Legagneur qui n'a donné aucun signe de vie depuis 12 jours. "Nous n'avons pour le moment pas de trace ou d'indice de lui. Dans ce genre d'affaires, alors qu'il n'y a pas eu de demande de rançon, nous craignons une issue fatale", a indiqué ...