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Turquie: l'autorité audiovisuelle autorisée à bloquer des contenus sur internet

Le Parlement turc a adopté une loi autorisant le du Conseil supérieur de l'audiovisuel à bloquer des contenus diffusés sur internet, suscitant l'inquiétude de l'opposition qui a dénoncé jeudi un risque de "censure". 

La loi, adoptée tard mercredi par 205 voix contre 18, étend l'autorité du Haut-conseil turc de la radio et de la télévision (RTÜK) aux contenus audiovisuels publiés en ligne.

Elle oblige ainsi les organisations, locales ou internationales, qui souhaitent diffuser du contenu audiovisuel en ligne à obtenir une autorisation de diffusion auprès du RTÜK, qui aura donc compétence pour les bloquer ou les interdire.

Cela pourrait notamment concerner des médias fermés par les autorités dans le cadre des purges engagées après le putsch manqué de juillet 2016 et qui avaient opté pour la diffusion en ligne pour contourner l'interdiction.

L'autorité audiovisuelle turque est autonome, mais les membres de son Conseil suprême sont nommés par le Parlement, dans lequel le Parti de la justice et du développement (AKP) au pouvoir détient 316 sièges sur 539.

L'opposition et des ONG ont dénoncé un renforcement de la mainmise du gouvernement à l'encontre des médias à l'approche d'élections locales, législatives et présidentielle cruciales en 2019.

"A l'approche (des élections), le pouvoir +serre les vis+. Il bloque tous les moyens de l'opposition pour respirer et s'exprimer", a réagi sur Twitter Baris Yarkadas, député du Parti républicain du peuple (CHP, principal parti d'opposition), dénonçant "la plus vile des censures".

S'exprimant lors de l'adoption de la loi en commission en février, le ministre des Transports et des Communications, Ahmet Arslan, avait assuré qu'"il n'y a pas de censure", mais qu'il s'agit de prendre des mesures contre les contenus "qui causent du tort aux valeurs morales du pays et à la sécurité nationale".

Cette loi peut "faire de la Turquie un pays complètement fermé à l'extérieur, comme la Corée du Nord", affirme à l'AFP Garo Paylan, député du Parti démocratique des peuples (HDP, prokurde).

Selon lui, cette mesure pourrait s'appliquer à des sites comme le géant du streaming Netflix ou le site de partage de vidéos Youtube, si des plaintes sont déposées contre leurs contenus.

M. Paylan a toutefois pris note d'une modification apportée à la loi juste avant son adoption, qui en exclut les contenus partagés en ligne par des particuliers.

Le Parlement turc a adopté une loi autorisant le du Conseil supérieur de l'audiovisuel à bloquer des contenus diffusés sur internet, suscitant l'inquiétude de l'opposition qui a dénoncé jeudi un risque de "censure". La loi, adoptée tard mercredi par 205 voix contre 18, étend l'autorité du Haut-conseil turc de la radio et de la télévision (RTÜK) aux contenus audiovisuels publiés...