Syrie: évacuations de rebelles attendues dans la Ghouta

Des combattants rebelles et des civils doivent quitter jeudi des territoires rebelles dans la Ghouta orientale, une faction islamiste ayant annoncé un premier accord d'évacuation avec le régime qui poursuit une offensive meurtrière contre le dernier bastion insurgé aux portes de Damas. 

Les sorties de rebelles et de civils devaient commencer à 05H00 GMT, selon l'annonce faite par le groupe islamiste Ahrar al-Cham mercredi, mais l'opération a pris du retard, a constaté un correspondant de l'AFP.

Jeudi matin, un porte-parole du groupe, Munzer Fares, a toutefois confirmé que les évacuations auraient bien lieu en plusieurs vagues successives.

Ahrar al-Cham, qui contrôle une poche rebelle comprenant une partie de la localité de Harasta, à l'est de Damas, a annoncé mercredi un accord portant sur l'évacuation de ses combattants et des civils souhaitant les accompagner.

"L'accord prévoit la sortie des insurgés avec leurs armes", avait indiqué à l'AFP M. Fares.

Un correspondant de l'AFP présent à la périphérie de Harasta, dont une partie se trouve déjà sous le contrôle du régime, a vu des soldats de l'armée russe et de l'armée syrienne stationnés sur une place poussiéreuse, près d'ambulances immobilisées.

Plus tôt, sur la route menant à la localité, il avait constaté que des dizaines de bus blancs étaient garés sur le bas-côté, alors que l'accord prévoit le transfert des rebelles vers la province d'Idleb, la seule dans le nord-ouest du pays en guerre à échapper entièrement au régime.

Par le passé, le pouvoir de Bachar el-Assad, soutenu par son allié russe, a reconquis plusieurs fiefs rebelles aux termes de bombardements meurtriers et de sièges asphyxiants.

Les insurgés et les civils avaient été évacués vers Idleb. Les retards sont fréquents tout au long de ces processus, parfois lents et laborieux.

L'accord dans la Ghouta, passé avec le régime et négocié par des forces de Moscou, intervient alors que le pouvoir de Damas mène depuis le 18 février une offensive meurtrière et dévastatrice contre les territoires rebelles.

Le déluge de feu quotidien qui s'abat depuis le 18 février sur l'enclave a tué plus de 1.500 civils dont 315 enfants selon une ONG, et les forces du régime ont déjà conquis plus de 80% des zones rebelles, isolant les territoires restant en trois poches distinctes.