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Manifestation de soufis à Téhéran : un homme jugé pour le meurtre de policiers

Le procès d'un homme accusé d'avoir tué trois policiers iraniens en février lors de heurts entre les forces de l'ordre et des membres d'une confrérie soufie à Téhéran s'est ouvert dimanche dans la capitale iranienne.

Fait rare, la télévision nationale iranienne a diffusé environ cinq minutes en direct de la première audience de ce procès, qui voit comparaître Mohammad Reza Salas, né en 1967, pour "homicide volontaire" et "atteinte à l'ordre public".

M. Salas est accusé d'avoir foncé au volant d'un bus sur un groupe de policiers et d'avoir tué ainsi trois agents lors d'affrontements entre membres de la confrérie soufie Gonabadi et forces de l'ordre à Téhéran. Deux bassidji (membre du Bassidj, milice islamique chargée d'un certains nombre de tâches liées au maintien de l'ordre) ont également été tués lors de ces heurts. Les violences avaient éclaté à l'occasion d'une manifestation de derviches Gonabadi pour protester contre l'arrestation de plusieurs de leurs coreligionnaires.

Selon l'agence iranienne Ilna, M. Salas a reconnu avoir tué trois policiers mais a déclaré à la cour avoir agi seul, sous l'emprise de la "colère", après avoir été sévèrement battu à la tête par des agents. De même source, l'accusé a indiqué qu'il fréquentait les Gonabadi depuis quelque temps, qu'il les aimait, mais qu'il n'était "pas un derviche" lui-même.

Apparue au XIXe siècle, la confrérie Gonabadi est l'un des ordres soufis les plus importants d'Iran.
Ses adeptes se plaignent régulièrement d'être harcelés par le pouvoir et de faire l'objet de discriminations de la part de la République islamique.

Sous la présidence du président ultraconservateur Mahmoud Ahmadinejad (2005-2013), de nombreux affrontements ont opposé les soufis Gonabadi aux forces de l'ordre. En 2009, après la destruction d'un de leur lieux de culte et l'arrestation d'une quarantaine d'entre eux, Mehdi Karoubi, candidat malheureux à la présidentielle ayant eu lieu cette année-là (et aujourd'hui en résidence surveillée) avait pris la défense des membres de la confrérie. "Les derviches sont musulmans et chiites et sous divers prétextes, ils subissent des pressions et font l'objet de restrictions", avait-il écrit dans une lettre adressée au ministère des Renseignements.

Voie mystique dans l'islam, le soufisme est toléré en Iran, mais est perçu comme une "déviance" par nombre de membres conservateurs du clergé chiite.

Le procès d'un homme accusé d'avoir tué trois policiers iraniens en février lors de heurts entre les forces de l'ordre et des membres d'une confrérie soufie à Téhéran s'est ouvert dimanche dans la capitale iranienne.Fait rare, la télévision nationale iranienne a diffusé environ cinq minutes en direct de la première audience de ce procès, qui voit comparaître Mohammad Reza ...