Décollage d'une fusée Soyouz depuis la Guyane

Une fusée Soyouz a décollé vendredi du Centre spatial guyanais (CSG), emportant quatre satellites de télécommunications de la constellation 03b pour la société luxembourgeoise SES, selon les images retransmises sur le site d'Arianespace. 

Le décollage de la fusée Soyouz, initialement prévu à 16h37 GMT a été différé pendant quelques dizaines de minutes en raison de vents en altitude.

Les conditions météo étant redevenues correctes, le lanceur russe a pu s'élancer à 17h10 GMT du pas de tir situé sur la commune de Sinnamary, en Guyane française. La durée de la mission, du décollage à la séparation des satellites, est de 2h22 minutes. 

Le lanceur russe doit placer sur une orbite terrestre moyenne quatre satellites O3b MEO (Medium Earth Orbit), construits par Thales Alenia Space.

Il s'agit du deuxième lancement de l'année pour la société de services de lancement, après le tir problématique d'une Ariane 5 le 25 janvier. Lancée sur une mauvaise trajectoire, la fusée européenne n'avait pas mis sur la bonne orbite deux satellites, dont l'un pour l'opérateur SES.

Au lieu de partir plein est vers l'Equateur, la fusée avait décollé avec un angle de 20 degrés plus au sud, se rapprochant de la ville de Kourou.

Cette trajectoire anormale n'a jamais mis "en danger" les populations mais le CSG va encore "renforcer ce qu'il fait en matière de sauvegarde", a indiqué mercredi Jean-Yves Le Gall, le président du CNES (Centre national des études spatiales).

M. Le Gall a demandé au CSG "des vérifications complémentaires" avant le lancement de la fusée Soyouz. Prévu à l'origine pour mardi, le tir a de ce fait été décalé de trois jours.

"On refait des calculs pour s'assurer que dans tous les cas, il n'y a jamais de mise en danger des populations et qu'on est totalement conforme à la doctrine de sauvegarde", a expliqué Jean-Yves Le Gall, qui s'exprimait devant l'Association des journalistes économiques et financiers (AJEF).

Une Commission d'enquête indépendante, présidée par un inspecteur général de l'Agence spatiale européenne (ESA), a établi fin février que la trajectoire anormale d'Ariane 5 était due à un problème de paramétrage qui n'avait pas été détecté par les contrôles qualité.

Des mesures correctives ont été mises en place par le constructeur ArianeGroup (coentreprise entre Airbus et Safran) et sa filiale Arianespace.

Les deux satellites de télécommunications lancés par Ariane 5 sont en train de rejoindre leur position finale grâce à leurs propres systèmes de propulsion.

Un nouveau lancement Ariane 5 devrait avoir lieu d'ici la fin mars.