Yémen: RSF demande la libération d'un journaliste détenu "au secret"

Reporters sans frontières (RSF) a réclamé jeudi la libération d'un journaliste yéménite détenu selon elle "au secret" depuis son arrestation par les forces de sécurité dans l'est du pays.

"Cela fait une semaine maintenant qu'Awad Kashmim, le rédacteur en chef du journal pro-gouvernemental 30 Novembre, est détenu au secret", a indiqué l'ONG basée à Paris.
Selon elle, Awad Kashmim a été arrêté, "sur ordre du gouverneur", par les forces de sécurité le 21 février à Moukalla, capitale de la province du Hadramout dans l'est du Yémen.

Moukalla était contrôlée par el-Qaëda entre 2015 et 2016 mais le réseau jihadiste en a été chassé à l'issue d'une opération de l'armée yéménite, soutenue par des forces spéciales émiraties.
Depuis l'arrestation d'Awad Kashmim, les autorités refusent d'admettre qu'elles le détiennent, selon RSF.

Peu de temps avant son arrestation, le journaliste avait publié un statut Facebook sous forme d'éditorial où il critiquait l'armée et la presse qui a perdu selon lui "tout esprit de professionnalisme et toute crédibilité", indique encore l'ONG.
Dans son communiqué, RSF "exprime sa plus vive inquiétude et demande la libération immédiate" du journaliste.
L'organisation estime que les autorités de la région du Hadramaout sont "directement responsables" de son sort, soulignant le fait qu'il est détenu au secret "sans aucun chef d'accusation".

Le Yémen figure à la 166e place (sur 180) du classement 2017 de la liberté de la presse établi par RSF.
Une guerre oppose depuis plus de trois ans dans ce pays des rebelles aux forces gouvernementales, appuyées par une coalition arabe. Elle a fait plus de 9.200 morts, près de 53.000 blessés et provoqué "la pire crise humanitaire du monde", selon l'ONU.