Ankara demande des explications à Moscou au sujet d'un participant à Sotchi

Le ministère turc des Affaires étrangères a demandé mardi des explications à la Russie à propos de la présence d'un homme accusé par Ankara d'être un "terroriste" à la réunion entre représentants de la société civile et politique syrienne à Sotchi.

La demande turque porte sur la présence à Sotchi de Mihraç Ural, présenté par Ankara comme étant le chef d'un groupe d'inspiration marxiste, baptisé "Acilciler", accusé notamment d'être responsable d'un attentat qui a fait 52 morts et plus d'une centaine de blessés à Reyhanli, à la frontière syrienne, en mai 2013.
Mihraç Ural qui est basé en Syrie où il a prêté allégeance au régime de Bachar el-Assad, contre lequel Ankara soutient les rebelles syriens.

Une source au ministère turc des Affaires étrangères a dénoncé sa présence à Sotchi, affirmant que son nom n'apparaissait pas dans la liste des participants préalablement soumise à la Turquie.
La Turquie a demandé des "explications" à la Russie, qui a promis d'étudier la question, a ajouté cette source.

Le "Congrès du dialogue national syrien", convoqué par Moscou, principal soutien de Damas, s'est ouvert mardi dans la station balnéaire russe de Sotchi, avec des ambitions largement revues à la baisse, alors que certains rebelles, des Kurdes et des Occidentaux ont refusé d'y participer.
L'objectif était de trouver une amorce de solution diplomatique au conflit syrien qui a fait plus de 340.000 morts depuis 2011.

Particulièrement actifs dans les années 1970, les "Acilciler" sont une branche d'un mouvement d'extrême gauche clandestin fondé en 1972, le Parti-Front de libération populaire de Turquie (THKP-C).
A la faveur de la répression qui a suivi le coup d'Etat militaire de 1980, le groupe s'est mis en sommeil et Mihraç Ural a trouvé refuge en Syrie voisine.

Surnommé "la hyène", Mihraç Ural est aujourd'hui âgé de plus de 60 ans et posséderait la nationalité syrienne, selon la presse turque.
Soutiens de la minorité alaouite dont fait partie le président syrien Assad, les "Acilciler" ont, selon la presse turque, combattu aux côtés de son armée contre les rebelles dans plusieurs zones proches de la frontière turque.