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Khalil répond à Bassil : La Constitution n'est pas un point de vue

Le ministre libanais des Finances et proche conseiller du président du Parlement Nabih Berry, Ali Hassan Khalil. Photo Ani

Le ministre libanais des Finances et proche conseiller du président du Parlement Nabih Berry, Ali Hassan Khalil, a répondu vendredi, sans le nommer, au ministre des Affaires étrangères et chef du Courant patriotique libre (CPL), Gebran Bassil, l'accusant d'agiter les questions communautaires et d'utiliser la Constitution à son avantage, sur fond de désaccords entre les deux formations, notamment sur les élections législatives et le décret d'avancement des officiers de la promotion 1994.

"La Constitution est notre garantie à tous et elle ne s'adapte pas aux circonstances politiques. Elle n'est pas un point de vue et ne peut être interprétée que par les instances chargées de l'interpréter", a affirmé M. Khalil lors d'une conférence de presse, appelant le chef de l'Etat, Michel Aoun, à transmettre les questions autour de l'interprétation de la Constitution au Parlement. "Reparler de l'interprétation de la Constitution nous ramène 27 ans en arrière", a-t-il lancé, affirmant que "la Constitution ne peut être interprété par de nouveaux muftis aujourd'hui au pouvoir". 

Le président de la Chambre et le chef de l’État sont à couteaux tirés depuis plusieurs semaines au sujet de la signature du décret de la promotion 1994. Le chef de l'État considère que ce décret, adopté en Conseil des ministres puis signé par lui-même, par le Premier ministre Saad Hariri et par le ministre de la Défense Yaacoub Sarraf, ne requiert pas la signature du ministre des Finances, alors que M. Berry soutient l'inverse. Le département de la législation et des consultations près le ministère de la Justice avait rendu un avis selon lequel, le ministre des Finances n’a pas qualité à signer ledit décret aux côtés du président de la République et du Premier ministre, donnant ainsi gain de cause au chef de l’État. Une décision "taillée sur mesure", selon M. Berry, relevant que le ministre de la Justice, Salim Jreissati, était un proche du président Aoun.

Dans la soirée, M. Jreissati est revenu sur les propos de M. Khalil sur son compte Twitter. "J'espère que nous serons tous ensemble dans le cercle des nouveaux muftis", a-t-il déclaré.



"Certains partis tentent d'isoler d'autres et essaient de porter atteinte au partenariat national, et ils ont un passé lié à ces tentatives", avait déclaré M. Bassil, plus tôt dans la journée, dans une claire allusion au mouvement chiite Amal de M. Berry. "Certains utilisent des slogans pour dissimuler leur gestion actuelle des affaires de ce pays. Le partenariat national entre les communautés ne se limite pas à certains dossiers", a répondu M. Khalil. "Il est dangereux et sensible de jouer avec les questions communautaires et de renforcer le communautarisme", a-t-il ajouté.

Malgré ces allusions aux propos de M. Bassil, le ministre a assuré qu'il n'était pas "engagé dans une bataille contre M. Bassil ou le CPL". "Nous menons la bataille de la consolidation de véritables réformes", a-t-il ajouté.

Par ailleurs, M. Khalil est revenu sur la polémique autour du Congrès "Lebanese Diaspora Energy" qu'organise M. Bassil en qualité de ministre des Affaires étrangères, et qui est censé se tenir à Abidjan, en Côte d'Ivoire, les 2 et 3 février.  "Certains expliquent que le mouvement Amal était opposé à la tenue d'un Congrès à l'étranger. Si cela était le cas, nous aurions le courage de le dire ouvertement", a déclaré M. Khalil. "C'est aux organisateurs de comprendre pourquoi certains Libanais de l'étranger se sentent mal à l'aise", a-t-il ajouté. Selon plusieurs sources concordantes, une grande majorité des participants chiites vont probablement boycotter ce rassemblement, "sur directives" de M. Berry.

Toutes ces tensions surviennent à quelques mois des élections législatives prévues le 6 mai prochain.

Le ministre libanais des Finances et proche conseiller du président du Parlement Nabih Berry, Ali Hassan Khalil, a répondu vendredi, sans le nommer, au ministre des Affaires étrangères et chef du Courant patriotique libre (CPL), Gebran Bassil, l'accusant d'agiter les questions communautaires et d'utiliser la Constitution à son avantage, sur fond de désaccords entre les deux formations,...