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France : L'Etat répond à Yann Moix sur les migrants de Calais

Le préfet du Pas-de-Calais a répliqué jeudi au violent réquisitoire de l'écrivain Yann Moix contre l'action de l'Etat à l'endroit des migrants de Calais, soulignant que ses accusations gravissimes, qu'il rejette, devraient le conduire à saisir la justice.

Dans un tribune publiée lundi dans Libération sous le titre "Monsieur le président de la République, chaque jour, vous humiliez la France en humiliant les exilés", l'auteur français, qui réalise depuis septembre dernier un documentaire à Calais sur les candidats à l'exil, dénonce des "actes de barbarie" à l'encontre des migrants, photos et vidéo à l'appui. Il accuse Emmanuel Macron d'ordonner aux forces de l'ordre des "actions souillant la dignité de l'homme", comme l'usage de gaz, dans ce qu'il qualifie de "protocole de la bavure". 

"Cette accusation est d'une telle gravité que je ne comprends pas pourquoi vous refusez de saisir la justice et de lui confier vos enregistrements pour que la vérité soit établie", lui répond Fabien Sudry dans une lettre datée de jeudi. Aucun agent de la force publique, souligne-t-il, ne "reçoit, ni n'a reçu, d'instructions contraires à la déontologie". Yann Moix soutient que des agents "frappent, gazent, caillassent, briment, humilient des adolescents, des jeunes femmes et des jeunes hommes dans la détresse et le dénuement". 

"Vous avez choisi, Monsieur le chroniqueur, de servir la calomnie pour salir l'honneur des serviteurs de l'Etat", écrit le préfet. "Vos affirmations infamantes pour les forces de sécurité (_) vous disqualifient désormais pour parler au nom des migrants et en défense de leurs droits (_)"

Le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb, présenté par Yann Moix comme le "ministre de la matraque et de la barbarie", a déclaré jeudi sur Europe 1 que les membres des forces de l'ordre à Calais, "globalement", faisaient "correctement leur travail". S'appuyant sur un rapport de l'Inspection générale de l'administration (IGA), il concède que quelques-uns "aient pu outrepasser les ordres". 

"Chaque fois qu'il y a des manquements, ils sont sanctionnés. Vous avez eu des policiers sanctionnés ces derniers temps. Les consignes sont fermes : on doit agir dans le respect de la loi. Mais nos policiers le font", a-t-il assuré. "Quelqu'un pourrait faire un film vu de l'autre côté. Il y a toujours deux faces que l'on peut montrer. Il verrait que nos forces de l'ordre travaillent dans des conditions difficiles et que les CRS sont quelquefois à bout", a ajouté le ministre. 

Yann Moix réalise ce documentaire pour Arte dans le cadre d'une collection multimédias intitulée "Réfugiés" qui mêle les regards d'artistes, écrivains, photographes sur ce sujet. Sa diffusion est prévue en juin.

"La réalité est preuve", assène Yann Moix, qui explique sa réaction par le fait d'avoir pris "pour lui" les propos d'Emmanuel Macron, le 16 janvier à Calais, sur les "mensonges" de certains.

Le préfet du Pas-de-Calais a répliqué jeudi au violent réquisitoire de l'écrivain Yann Moix contre l'action de l'Etat à l'endroit des migrants de Calais, soulignant que ses accusations gravissimes, qu'il rejette, devraient le conduire à saisir la justice.
Dans un tribune publiée lundi dans Libération sous le titre "Monsieur le président de la République, chaque jour, vous humiliez la...