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Attentats de 2016 à Bruxelles: des victimes se disent "abandonnées" par l'Etat

 Des victimes des attentats du 22 mars 2016 à Bruxelles, blessées ou proches de personnes ayant été tuées, ont dénoncé mercredi la complexité des démarches en vue d'être indemnisées de leur préjudice en Belgique, s'estimant "abandonnées" par les pouvoirs publics.

"On a autour de nous des murs, des gens qui ne comprennent pas. Où est l'aide ? Nulle part, ni au niveau des assurances, certainement pas au niveau du gouvernement ! On en a marre", a protesté Myriam Gueuning, blessée dans la double explosion à l'aéroport de Bruxelles-Zaventem.
Cette femme d'une soixantaine d'années s'exprimait aux côtés de plusieurs autres victimes du 22 mars, au cours d'une conférence de presse organisée à Bruxelles par l'association V-Europe, qui dit en représenter près de 200.

Ce matin de 2016, trois kamikazes membres d'une cellule jihadiste franco-belge s'étaient fait exploser à l'aéroport et dans le métro de Bruxelles, faisant au total 32 morts et des centaines de blessés. Les attaques ont été revendiquées par l'organisation Etat islamique.

A l'approche du deuxième anniversaire, l'association V-Europe regrette notamment que l'Etat belge tarde à mettre en place "une plate-forme unique" de traitement des dossiers administratifs qui épargnerait aux victimes la multiplicité des interlocuteurs, comme l'a recommandé l'an dernier la commission d'enquête parlementaire constituée après le 22 mars.
"C'est une des recommandations, j'espère qu'elle va voir le jour très bientôt. Il faut que ça avance car les victimes sont encore pratiquement toujours dans la même misère qu'il y a deux ans", a dit à l'AFP Philippe Vansteenkiste, dont la soeur Fabienne a été tuée à Zaventem et qui est un des cofondateurs de V-Europe.

En Belgique, l'absence d'un fonds de garantie national pour les victimes du terrorisme -comme il en existe un en France- oblige celles-ci à s'adresser individuellement à leur compagnie d'assurances pour être indemnisées au-delà de "l'aide d'urgence" à laquelle elles ont droit, a-t-il été expliqué.
"Et les assurances font tout pour nous décourager", a affirmé une intervenante.
Conséquence de cette prise en charge "lacunaire", "des amputés peuvent avoir du mal à obtenir la prothèse requise", a souligné un autre.

Plusieurs victimes ont aussi dénoncé "des discriminations" entre les résidents belges et les victimes étrangères, qui se heurtent à davantage d'obstacles, voire, au sein même de la population belge, entre Wallons et Flamands.
"En Wallonie, il y a une exonération des droits de succession pour les héritiers des victimes du terrorisme qui n'existe pas en Flandre. Il n'y a pas d'équité au sein même de la Belgique", a déploré Thomas Savary, gendre de Fabienne Vansteenkiste.

En réaction, l'Etat fédéral s'est engagé mercredi à réduire "au minimum" les expertises médicales nécessaires aux indemnisations et à accélérer les versements de la commission chargée de l'aide financière d'urgence.

Le gouvernement "s'attelle également à des décrets d'exécution en vue de l'entrée en vigueur du statut national de victime", ont affirmé dans un communiqué commun les ministres de la Justice, de la Santé et de la Défense.

 Des victimes des attentats du 22 mars 2016 à Bruxelles, blessées ou proches de personnes ayant été tuées, ont dénoncé mercredi la complexité des démarches en vue d'être indemnisées de leur préjudice en Belgique, s'estimant "abandonnées" par les pouvoirs publics."On a autour de nous des murs, des gens qui ne comprennent pas. Où est l'aide ? Nulle part, ni au niveau des...