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Auto - Salon de Détroit

SUV, pick-up et crossovers sont rois

Le stand du constructeur Ford au Salon de Détroit : une profusion de 4 x 4 urbains. « Les pick-up et SUV ne sont plus seulement des véhicules pratiques. Ils sont de plus en plus considérés comme des voitures familiales », explique l’analyste Rebecca Lindland, spécialiste du secteur automobile. Bill Pugliano/Getty Images/AFP

Plus musclés, plus massifs et truffés de technologies : pick-up, SUV et crossovers, ces véhicules très prisés par les Américains, tiennent le haut de l’affiche au Salon de Détroit. Les portes du Cobo Center, salle d’expositions située au centre de la capitale américaine de l’automobile, s’ouvrent aujourd’hui au public et le resteront jusqu’au dimanche 28 janvier. Quelque 700 000 visiteurs sont attendus à cette grand-messe.
Du Big Three américain (General Motors, Ford et Fiat-Chrysler) aux géants allemands Volkswagen et BMW, en passant par les japonais Toyota et Nissan, la plupart des grands constructeurs dévoilent l’un de ces gros véhicules très gourmands en carburant et aux émissions polluantes plus importantes que les petites voitures, en dépit de l’enthousiasme actuel autour des véhicules autonomes et électriques.
« Les pick-up et SUV ne sont plus seulement des véhicules pratiques. Ils sont de plus en plus considérés comme des voitures familiales », explique l’analyste Rebecca Lindland pour justifier cette euphorie autour de ces automobiles, revenues au premier plan depuis trois ans après avoir été délaissées par les Américains dans la foulée de la crise financière de 2008. Depuis, l’économie américaine a rebondi, les prix de l’essence à la pompe et le taux de chômage sont au plus bas, et les banques sont plus enclines à octroyer des crédits auto. Conséquence : les goûts ont de nouveau changé, donnant la priorité aux grosses voitures au détriment des petites, dont la demande est en forte baisse.
« Les marques qui ont le plus crû l’an dernier sont celles disposant d’une grande variété de crossovers et de SUV », selon Mme Lindland. Cette dynamique devrait se poursuivre cette année, car « les crossovers et les SUV sont le segment du marché qui va croître en 2018 », estime Jonathan Smoke, chef économiste chez Cox Automotive. Ces voitures « incarnent des valeurs qui reflètent la culture américaine », souligne Sergio Marchionne, PDG de Fiat-Chrysler, dont les modèles Jeep connaissent un grand succès.

D’hier et de demain…
Pour séduire les Américains, les pick-up, SUV et crossovers présentés à Détroit sont encore plus sophistiqués. Le design est recherché et luxueux, les intérieurs pullulent d’équipements ultramodernes et de technologies de pointe. Leur taille reste néanmoins imposante et ils se veulent plus musclés, une caractéristique mise en avant par General Motors (GM) dans la nouvelle version du Chevrolet Silverado. Fiat-Chrysler a, lui, dépoussiéré sa marque de pick-up Ram avec trois nouveaux modèles disposant de technologies multifonctions, de ports USB et des systèmes embarqués Android Auto (Google) et CarPlay (Apple).
Parallèlement, face à la nostalgie de mise chez son rival Mercedes-Benz avec la nouvelle génération de l’emblématique G-Class, BMW a complété sa gamme avec un nouveau SUV à l’allure sportive, le X2. D’autre part, Ford a ressuscité le Ranger – un SUV abandonné en 2011. Le Salon de Détroit marque aussi la première nord-américaine du SUV de Lamborghini, baptisé Urus, présenté comme le plus rapide au monde et commercialisé au prix de base de 200 000 dollars.
Toutefois, Ferrari, Bentley, Maserati, Volvo, Porsche, Jaguar ou encore Land Rover sont absents à Détroit. Et aucun grand nom de la Silicon Valley n’était visible : Tesla, constructeur californien de voitures électriques de luxe, ne s’est même pas dérangé. Très peu de nouveaux véhicules ou de concepts révolutionnaires sont ainsi présentés à Détroit et il n’y a pas eu de grande annonce concernant les voitures autonomes, les informations sur les technologies futures étant désormais réservées au Salon de l’électronique grand public de Las Vegas (CES, voir notre édition du samedi 13 janvier).
Autrefois mecque de l’automobile, le Salon de Détroit est donc aujourd’hui forcé de partager son trône avec la grand-messe de l’État du Nevada, où se bousculent les constructeurs et qui vient menacer sa position jusqu’ici dominante. « À Détroit, c’est le monde d’hier qui se réunit, et il est de plus en plus petit », assène l’analyste allemand Ferdinand Dudenhöffer, de l’université de Duisbourg-Essen, poursuivant : « À Détroit, on montre la voiture d’hier, et au CES, la voiture de demain. » Les éditions 2018 des deux salons reflètent bien cette caractérisation. À Las Vegas, en effet, étaient présents la plupart des fleurons de l’automobile.

Source : AFP

Vaches à lait...

Les pick-up, SUV et crossovers sont les vaches à lait des constructeurs automobiles sur le marché américain. Comparé aux berlines et autres citadines, leur coût de production est relativement bas, ce qui offre de belles marges aux fabricants. Le prix de vente moyen du pick-up Ford F-150, véhicule le plus vendu aux États-Unis, était en moyenne de 58 000 dollars l’an dernier, selon Cox Automotive, soit près de deux fois son coût de production. « (…) Je ne vois pas de gros nuages à l’horizon pour ces gros véhicules », explique Maryann Keller, experte au cabinet MK&A. « D’autant, ajoute-t-elle, que le coût de production de ces grosses voitures n’est pas beaucoup plus élevé que les berlines et citadines, alors même qu’elles sont beaucoup plus rentables. » La plupart des berlines moyennes coûtent environ 17 000 dollars à fabriquer et sont vendues autour de 25 000 dollars. Un pick-up peut coûter entre 20 000 et 22 000 dollars à construire, mais peut être vendu aux alentours de 45 000 dollars, détaille Mme Keller.

Plus musclés, plus massifs et truffés de technologies : pick-up, SUV et crossovers, ces véhicules très prisés par les Américains, tiennent le haut de l’affiche au Salon de Détroit. Les portes du Cobo Center, salle d’expositions située au centre de la capitale américaine de l’automobile, s’ouvrent aujourd’hui au public et le resteront jusqu’au dimanche 28 janvier. Quelque...

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