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Culture - Rencontre

La musique face à la mer en 2021...

Après 90 ans de précarité pour ses lieux d'enseignement et de concert, le Conservatoire national supérieur de musique va élire enfin domicile à Dbayé, suite à un don de lopin de terre par l'État. Mise au point pour ce nouveau temple de l'édifice musical, financé par la Chine, à travers une discussion à bâtons rompus avec Walid Moussalem, son président par intérim...

Photo Michel Sayegh

Comme d'habitude, sanglé dans un costume sombre avec cravate et chemise blanche, la silhouette encore plus menue et frêle tant le travail et les préoccupations l'accaparent, Walid Moussalem a laissé un peu de côté ses habits de pianiste et de musicien pour plonger à corps perdu dans les rouages administratifs. Afin de mener à bon port un projet qui lui tient à cœur, tout comme ses nombreux prédécesseurs : celui d'ériger un bâtiment où le Conservatoire national supérieur de musique – haut lieu et cœur battant de la musique au Liban, dont il est le président par intérim –, aura son fanion.

Projet de longue date auquel se sont attachés tous ceux qui avaient en charge les destinées d'une institution culturelle qui fait aujourd'hui honneur au pays du Cèdre avec ses deux orchestres (philharmonique et oriental) impliquant 190 musiciens professionnels et ses innombrables concerts publics (35 concerts annuels pour l'Orchestre philharmonique du Liban, 15 pour l'ensemble arabe et 30 pour la musique de chambre) ainsi que l'invitation devant le pupitre de plus de 15 chefs d'orchestre étrangers (européens et arabes).

« Après une étude de faisabilité, déclare Walid Moussalem, ma première démarche a été, à travers le conseil d'administration, de demander au Conseil des ministres en septembre 2014 l'activation et l'accélération de ce projet. Et c'est ainsi que nous a été accordé, en première étape, un lopin de terre de 15 000 m2 à la Marina de Dbayé, face à la mer, en bordure de la corniche qui longe la côte. Comme nous sommes officiellement affiliés au ministère de la Culture (avec l'aide et le soutien actifs de Dr Ghattas Khoury et précédemment de Rony Arayji), dont nous sommes sous la tutelle, c'est en partenariat et en collaboration avec le Centre du développement et de la reconstruction que le projet est déjà mis en exécution. Miracle de la finance et heureuse chance, c'est le gouvernement chinois qui subventionne et finance cette gigantesque entreprise dont le coût va s'élever à 31,9 millions de dollars. Le gouvernement chinois assume aussi les frais du mobilier, de l'installation audio et de tous les accessoires, sauf les instruments de musique. » Trois ans pour terminer ces travaux qui vont aboutir à deux bâtiments. Le premier construit sur 5 500 m2 et servant aux nombreuses salles de l'enseignement supérieur, et le second, pour une spacieuse salle de concert avec 1 200 places (construite sur une superficie de 3 500 à 4 000 m2) dotée d'une acoustique de pointe avec une scène pouvant accueillir orchestre philharmonique et chœurs. Et pour l'extérieur, il va de soi, pour une ambiance qui se marie avec la culture et l'enseignement prodigué, il y aura un paysage taillé sur mesure avec jardins, verdure et végétation...

 

Le nœud central
Pour cette cité de la musique, quelle impression pour le futur impact sur le public et les élèves ? Et Walid Moussalem de répondre : « Tout d'abord, le Conservatoire national supérieur de musique gardera ses 15 branches à travers le pays, mais le nouveau bâtiment de Dbayé sera le nœud rassembleur d'une administration centrale. » Pour Moussalem, les retombées sont « absolument positives, car à travers un décret en préparation on pourra dispenser alors des études supérieures de la musique et délivrer des diplômes universitaires tels que les arts de la scène ou la composition et la théorie musicale. C'est aussi un point de rayonnement culturel régional. Tout comme la Finlande qui est un vivier de musiciens tant la musique est dispensée en toute générosité. Et l'on pense avec jubilation et fierté au premier concert qui sera donné, en principe, en janvier 2021. Sans nul doute, un moment exceptionnel et historique. Je croyais ferme en ce projet. Toutes les intentions, de tous, étaient bonnes. Avec ce terrain acquis grâce à une donation de l'État et la miraculeuse présence et de l'intérêt du gouvernement chinois dans ce projet, on est sur la bonne voie ».

Dans six mois, la première pierre sera posée. Par-delà la suprême cacophonie environnante et la grogne ambiante (aussi bien politique que sociale !), rendez-vous donc, dans trois ans, entre ciel, terre et mer, dans le ruban harmonieux de Dbayé, à un moment musical très attendu ! On souhaite bon vent à cette courageuse trirème qui s'est déjà fermement éloignée du large...

 

Pour mémoire

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