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Culture - Sélection

Sélection culturelle : Quatorze jours, huit envies

Par Edgar DAVIDIAN, Olivier GASNIER DUPARC, Colette KHALAF, Gilles KHOURY, Dany MALLAT et Zéna ZALZAL

Parce que, souvent, on a envie de sortir, mais pas forcément d'aller au restaurant, et parce que la nourriture intellectuelle est aussi importante que celle des bedons, voici huit rendez-vous testés, approuvés ou qui titillent notre curiosité. Parmi les inratables des quatorze jours à venir : les boîtes pas communes de 13 designers reconnus, le père Noël aigre-doux d'un collectif de jeunes talents sur la scène de la LAU, mais aussi le retour de la Sainte-Barbe dans nos traditions, celui de Jedi dans le 8e épisode de « Star Wars » ou encore le CD d'Étienne Daho...

 

THÉÂTRE
« Abou Wardeh el-Santa » / LAU

 

Si vous avez été arrêté par un barrage au cœur de Beyrouth ; si vous vous êtes caché, ne serait-ce qu'une fois, dans un abri de peur des bombes ; si vous avez dansé et bu pour chasser votre douleur, ou si vous avez perdu un être cher durant cette guerre libanaise, allez voir à la LAU (bâtiment el-Safadi) la pièce mise en scène par Aliya Khalidi, intitulée Abou Wardeh el-Santa. Ce travail collectif inspiré des textes d'Alfred Faraj, Mira el-Sidawi et Anis Ghaybeh, et dont la scénographie est signée Walid Saliba, vous emmènera dans un voyage avec quatre personnages pour retrouver la mémoire perdue. Un parcours aigre-doux inoubliable, avec notamment la très talentueuse Shaden Fakih. Trois séances encore : aujourd'hui (après-midi et soir) et demain dimanche à 20h30.

 

 

DESIGN
« This Side up » / Joy Mardini Gallery

 

Ouvrir sa boîte crânienne à la curiosité et à la fantaisie et s'en aller découvrir à la Joy Mardini Design Gallery 13 boîtes « aux fonctions diverses », signées par 13 talentueux designers de la scène libanaise. En l'occurrence, il s'agit de Atelier2té, Alya Tannous, Carla Baz, Charles Kalpakian, David & Nicolas, Georges Mohasseb, Hala Matta, Nada Debs, Niko Koronis, Sayar et Garibeh, Stéphanie Moussallem, Studio Caramel et Thomas Trad.
Invités par la galeriste à concevoir chacun une boîte, ces créateurs en ont réinterprété l'esthétique habituelle, en débridant leur imaginaire. Résultat : 13 pièces singulières, formellement différentes, réunies dans une exposition au titre insolite, This Side Up, mais qui s'explique au vu des objets présentés. Reflétant évidemment l'environnement, les influences et la personnalité de celui ou celle qui l'a conçue, chaque boîte a son propre langage stylistique que les aficionados de design libanais s'amuseront à décoder...

 

TRADITION
Sainte-Barbe / Célébration

 

Dimanche soir, c'est la Sainte-Barbe et les Libanais avaient tendance à la fêter. C'était une tradition. Cette fête est aujourd'hui bizarrement remplacée par Halloween, une célébration typiquement américaine et hollywoodienne. Alors pourquoi ne pas revenir à la Sainte-Barbe ? Se rappeler cette sainte martyre, de père païen, qui se cacha dans une grotte pour ne pas abjurer son christianisme. Porter un masque simple et bête et non pas celui des sorcières et des zombies. Manger la soupe au blé et les atayef au sirop. Et surtout ne pas oublier de planter ces grains de blé pour qu'ils germent devant le sapin à Noël. Revenir à nos belles traditions, même en les faisant évoluer, plutôt que les dénigrer : qu'est-ce qu'on attend ?

 

 

CD
« Blitz » / Étienne Daho

 

À l'écoute de l'indolent Les Flocons de l'été, premier single de Blitz, le dernier album d'Étienne Daho sorti le 17 novembre, on aurait imaginé que ce dernier rejoindrait la lignée veloutée de ses prédécesseurs. Erreur : la pochette dévoilée en octobre, où le chanteur a justement troqué le velours pour du cuir clouté façon Scorpio Rising, était une tonique mise en bouche pour un album qui l'est tout autant. Blitz représente en effet un périple inespéré vers des sonorités psychédéliques qu'on ne pensait pas appartenir à M. Daho. Un album dont la pop effervescente et audacieuse prouve surtout qu'il y a des épanouissements tardifs qui valent toutes les jeunesses.

 

BEAUX TEXTES
« Les Boloss des belles lettres» / YouTube

 

Depuis 2012, Quentin Leclerc et Michel Pimpant reprenaient les plus beaux classiques en langage djeuns. En 2015, Jean Rochefort apparaît dans leur vidéo sur Madame Bovary et continue l'aventure avec eux. Les émissions des Boloss des belles lettres, produites par Serge Khalfon, se sont poursuivies sur France 5 en 2016. Installé dans un fauteuil avec son élégance habituelle et son éternelle moustache, Jean Rochefort lisait, à sa manière, les textes des deux auteurs. Tout passait : Le Petit Prince, Le Père Goriot... On peut soit cliquer sur YouTube et revoir l'immortel djeun vous raconter qu'« Emma se faisait chier avec M. Bovary », ou carrément acheter le bouquin et rigoler comme un walouf (nul) ou comme un boloss (naïf).

 

CINÉMA
« Star Wars Episode VIII / Le dernier Jedi »

 

Le rythme annuel des sorties Star Wars a été lancé avec l'épisode VII il y a 2 ans. Depuis, la qualité est au rendez-vous et l'attente toujours aussi forte. Cet épisode devrait marquer la fin des héros originels avec la disparition de l'actrice jouant la princesse Leia, et une situation plus que précaire de Luke sur son île déserte. La sortie mondiale est annoncée pour le 15 décembre. D'ici là, le service marketing de Disney va prendre un malin plaisir à nous exciter les sens avec ses clips et autres bandes annonces. Quand on voit la médiocrité des récents blockbusters, Marvel mis à part, Star Wars apparaît comme une bouée de sauvetage. C'est décidément dans les vieilles navettes qu'on fait les meilleurs films.

 

 

DVD
« A Quiet Passion » / Terence Davies

 

A Quiet Passion (Une passion tranquille) du réalisateur Terence Davies, avec Cynthia Nixon, la sulfureuse rouquine qui jouait la délurée Miranda Hobbes de la série télé Sex and the City. L'actrice, ici un peu à contre-emploi, incarne Emily Dickinson, la poétesse tourmentée, devenue figure mythique de la littérature américaine. Jupes à crinolines, paysages somptueux, demeure cossue au cœur de l'Amérique profonde, éducation austère dans un XIXe siècle pudibond outre-Atlantique, un caractère bien trempé et la solitude pour rimailler à loisir. Mais frustration amoureuse et rapport conflictuel avec la société n'aidant pas, Emily avance difficilement dans la vie qui ne lui accordera la gloire qu'à titre posthume. En DVD, à travers des dialogues bien taillés et une remarquable performance d'actrice, un moment de cinéma original, alliant images riches et l'attachant portrait d'une poétesse extravagante.

 

 

OFFRIR
Art à petits prix / Dix galeries

 

Comme à chaque Noël, sous l'arbre on trouvera : des jouets pour les enfants (lettre au père Noël à l'appui), des livres pour les intellectuels qui s'ennuient, des cravates ou des parfums quand on manque d'imagination ou des écharpes pour les invités de dernière minute. Et pourquoi ne pas bousculer les habitudes avec des œuvres d'art à petit prix ? Cette année, dix galeries beyrouthines, Alice Mogabgab, Art on 56th, Art lab, Art Scene, Emmagoss, Hamazkayin, Les Plumes, Saleh Barakat, Tanit et Zamaan, en partenariat avec nos confrères de l'Agenda culturel (qui les recense dans son dernier numéro), proposent sculptures, céramiques, toiles petit format, photographies et collages, à portée de toutes les bourses. Houda Kassatly, Tarek Butahy Rafic Majzoub, Aram Jughian, Jean Michel Vinay, Raouf Rifaï, Mireille Merhej et d'autres encore feront ainsi irruption entre un minuit chrétien et un beau sapin, et pourront surprendre plus d'un mari, une sœur ou une grand-mère.

 

 

Parce que, souvent, on a envie de sortir, mais pas forcément d'aller au restaurant, et parce que la nourriture intellectuelle est aussi importante que celle des bedons, voici huit rendez-vous testés, approuvés ou qui titillent notre curiosité. Parmi les inratables des quatorze jours à venir : les boîtes pas communes de 13 designers reconnus, le père Noël aigre-doux d'un collectif de...

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