Remise en liberté d'un pilote syrien dont l'avion s'était écrasé en Turquie

Un pilote de l'armée syrienne, dont l'avion s'était écrasé en Turquie début mars, a été remis aux autorités syriennes compétentes, a annoncé vendredi l'agence officielle Sana au lendemain de sa remise en liberté provisoire par la justice turque.

Le pilote, âgé de 56 ans, avait réussi à s'éjecter de l'appareil alors que celui-ci s'écrasait dans la province turque d'Hatay, frontalière de la Syrie. Initialement hospitalisé, il avait été placé en avril en détention.
Mais un tribunal turc a ordonné jeudi soir sa remise en liberté provisoire, alors qu'il est toujours jugé pour "violation de la frontière" et "espionnage", selon l'agence de presse turque Dogan.
Le pilote a toutefois été transféré dans la nuit de jeudi à vendredi dans un centre d'accueil pour migrants, selon la même source, ce qui semblait indiquer qu'une expulsion était possible.

Vendredi, l'agence syrienne Sana a annoncé que "le pilote Mohamed Soufane, dont l'avion s'était écrasé en Turquie en mars à cause d'un problème technique (...) a été remis aux autorités (syriennes) compétentes".
L'annonce intervient en plein réchauffement des relations entre la Turquie, soutien des rebelles syriens, et la Russie, parrain du régime de Bachar el-Assad.

Moscou et Ankara ont négocié en mai un accord prévoyant quatre zones de désescalade en Syrie, pour instaurer des cessez-le-feu dans plusieurs régions du pays.
Retrouvé quelques heures après l'incident, le pilote avait affirmé lors de son interrogatoire avoir été envoyé de Lattaquié (ouest de la Syrie) pour mener des frappes dans la région d'Idleb (nord-ouest), où son appareil a été touché avant de s'écraser en territoire turc, selon les médis turcs.
A l'époque, le porte-parole du groupe d'insurgés Ahrar al-Cham, Ahmad Qura Ali, avait affirmé à l'AFP que son mouvement avait abattu "un avion appartenant au régime d'Assad".

Par ailleurs, la Turquie a annoncé vendredi avoir déployé des dizaines de soldats et des blindés dans la province syrienne d'Idleb pour commencer à y instaurer une zone de désescalade dans cette région contrôlée par des jihadistes.