Turquie: un Australien de l'EI "empli de remords" lors de son procès

Un Australien accusé d'être un membre important du groupe jihadiste Etat islamique (EI) en Syrie s'est dit "empli de remords" et a demandé à être libéré, lors de son procès jeudi en Turquie, a rapporté l'agence de presse Dogan.

Neil Prakash, arrêté en octobre 2016 en Turquie où il était entré depuis la Syrie, est détenu dans une prison ultra-sécurisée à Gaziantep (sud) et jugé pour "appartenance à un groupe terroriste armé".

Lors de l'audience qui s'est tenue jeudi dans un tribunal de Kilis, province voisine de Gaziantep, le jihadiste présumé s'est dit "empli de remords" d'avoir rejoint l'EI, qu'il affirme avoir fui. "Je m'en veux profondément d'avoir rejoint l'organisation" EI, a déclaré Neil Prakash lors d'une audition en visioconférence depuis sa prison, ajoutant qu'il avait décidé de quitter le groupe après avoir "découvert sa vraie nature" une fois sur place.

Neil Prakash, qui apparaît dans des vidéos de propagande de l'EI, est soupçonné par Canberra d'avoir été le principal recruteur australien du groupe jihadiste et d'être lié à des projets d'attentats visant des Australiens.

Les autorités australiennes ont demandé l'extradition du jihadiste présumé, qui avait été donné mort en mai 2016 dans une frappe aérienne américaine, avant de refaire surface avec son arrestation en Turquie.

D'après Dogan, Neil Prakash a affirmé avoir été contraint de figurer dans des vidéos de propagande de l'EI.
Bouddhiste converti à l'islam avant de se rendre en Syrie, il a demandé lors de son audience devant le tribunal turc à être libéré et expulsé vers "un pays musulman".

La Turquie a longtemps été l'un des principaux points de passage vers la Syrie des étrangers, notamment occidentaux, souhaitant rejoindre les groupes jihadistes, dont l'EI, qui ont fait l'apparition dans ce pays en proie à un violent conflit depuis 2011.

Longtemps été accusées de fermer les yeux sur ces passages, les autorités turques ont scellé la frontière avec la Syrie et multiplié les arrestations et expulsions de jihadistes étrangers.