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Italie/HCR: un projet pour réinstaller 1.000 réfugiés de Libye

L'Italie a évoqué jeudi un projet de réinstallation dans des pays tiers d'un groupe pilote d'un millier de réfugiés bloqués en Libye, où Rome multiplie ses efforts pour empêcher les départs par la mer.

Pour les dizaines de milliers de migrants bloqués en Libye dans des conditions souvent épouvantables, l'Italie oeuvre dans deux directions: une aide au retour volontaire dans les pays d'origine et un plan pour les personnes vulnérables.

Ce n'est encore qu'une hypothèse de travail, mais ce plan "implique plusieurs pays à travers le monde, qui accueilleraient ces personnes", a expliqué le ministre italien des Affaires étrangères, Angelino Alfano, devant une commission parlementaire jeudi matin à Rome, avant de s'envoler pour une courte visite dans l'après-midi à Tripoli.

Cela commencerait "avec 1.000 migrants", a-t-il précisé, tout en expliquant qu'il fallait établir une procédure "révolutionnaire" pour reconnaître en Libye le caractère vulnérable des personnes, sans possibilité d'entretien préalable pour les pays d'accueil, dont la plupart n'ont plus d'ambassade à Tripoli.

Mardi, le représentant pour la Libye du Haut commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR), Roberto Mignone, avait lui aussi évoqué des négociations à Tripoli pour ouvrir un centre de transit de 1.000 places pour les migrants considérés comme vulnérables --mineurs, familles avec enfants, personnes malades...-- avec l'objectif d'un départ vers un pays tiers. Mais pour l'instant, le HCR comme la plupart des agences internationales attendent la mise en place d'une enceinte sécurisée à Tripoli pour faire venir leur personnel expatrié, qui travaille pour l'instant depuis la Tunisie.

Quelque 230 soldats népalais devaient arriver cette semaine pour assurer la garde de cette enceinte, qui devrait être prête en novembre, selon M. Mignone.

Parallèlement, la ministre italienne de la Défense, Roberta Pinotti, a fait part jeudi devant la même commission que M. Alfano du soutien apporté par la marine italienne à son homologue libyenne.

Depuis le 8 août, un navire militaire italien, le Tremiti, se trouve à Tripoli avec à bord du matériel, une petite équipe technique qui a déjà permis de remettre à l'eau trois navires libyen et un embryon de centre de coordination en mer, a expliqué Mme Pinotti.
"Tout cela donne des résultats positifs, les forces libyennes prennent confiance dans leurs propres capacités et commencent à assurer leurs missions comme la zone de secours en mer et le contrôle de leurs eaux", a-t-elle déclaré.

Mercredi, la marine libyenne a menacé de saisir les navires d'ONG patrouillant près de ses eaux, alors que ces ONG dénoncent les efforts européens pour bloquer les migrants en Libye avant que leur sécurité y soit garantie.
Mme Pinotti, qui a reçu mardi à Rome le maréchal Khalifa Haftar, l'homme fort de l'Est libyen, a aussi déclaré que l'Italie ne prenait pas partie entre lui et le Premier ministre reconnu par l'ONU, Fayez al-Sarraj.
"Nous voulons une Libye unie et pacifique et nous sommes prêts à travailler avec tous ceux qui entendent oeuvrer pacifiquement pour l'unité du pays", a-t-elle insisté.

Le maréchal Haftar, qui avait menacé début août de tirer sur les navires italiens s'ils pénétraient dans les eaux libyennes, a de plus assuré mardi que les médias avaient "amplifié les choses", a expliqué la ministre italienne.

L'Italie a évoqué jeudi un projet de réinstallation dans des pays tiers d'un groupe pilote d'un millier de réfugiés bloqués en Libye, où Rome multiplie ses efforts pour empêcher les départs par la mer.
Pour les dizaines de milliers de migrants bloqués en Libye dans des conditions souvent épouvantables, l'Italie oeuvre dans deux directions: une aide au retour volontaire dans les pays...