La colère continue de gronder au palais Bustros après les nominations et permutations diplomatiques de ces dernières semaines. De nombreux diplomates de carrière pourraient bientôt démissionner pour protester contre ces nominations, qu'ils jugent injustes alors que d'autres envisagent de recourir au Conseil d'État.
Il semble, selon un groupe de diplomates mécontents cités hier par l'agence al-Markaziya, que l'atmosphère soit de plus en plus malsaine au ministère. Ils révèlent dans ce cadre diverses anomalies relatives à ces nominations. Ainsi des diplomates en poste à l'étranger depuis dix ans ont été appelés à rentrer à Beyrouth, conformément au règlement en vigueur, alors que d'autres ont pu garder, irrégulièrement semble-t-il, leur poste hors du Liban.
Plus d'un citent le cas de l'ambassadeur Noël Fattal, chef de mission à Budapest, et qui prendra sa retraite dans un an. Il a été transféré à Astana, au Kazakhstan, malgré le fait qu'il ait personnellement demandé au ministre des Affaires étrangères, Gebran Bassil, de passer la dernière année de sa carrière dans la capitale hongroise. M. Fattal s'est senti vexé quand il a appris que sa remplaçante à Budapest serait Joanna Azzi, qui a déjà passé plus de sept ans à l'étranger. Et ce alors que le mandat d'un diplomate libanais à un poste à l'étranger est de quatre ans, lorsque les nominations se font à temps et ne traînent en raison d'un vide à la tête de l'État comme ce fut le cas avant l'élection du président Michel Aoun. M. Fattal a également appris que le mandat de l'ambassadeur Youssef Sayah, qui est chef de mission au Brésil, et qui est dans le même cas que lui, a été prorogé.
Tout cela a poussé Noël Fattal, qui n'a eu recours à aucun homme politique pour le soutenir, à présenter sa démission par écrit, qui a tout de suite été acceptée par le ministre des Affaires étrangères.
Certains diplomates n'ont, par ailleurs, pas été nommés à l'étranger, et cela malgré le fait d'avoir passé de longues années au Liban à attendre leur tour pour rejoindre une ambassade.
D'autres se plaignent, pour leur part, d'avoir été nommés à des postes au-dessous de leurs capacités. Plusieurs jeunes diplomates ayant été envoyés en mission en tant que chargés d'affaires pour pourvoir à des postes vacants dus à plus de deux ans de vide présidentiel n'ont ainsi pas été promus au poste d'ambassadeur dans le cadre des nominations, et cela contrairement à leurs attentes et aux us et coutumes de la diplomatie.
C'est le cas de Giscard Khoury, qui a occupé un poste à Canberra, et de Abir Taha à Tokyo. Or, contrairement à leurs camarades de promotion, M. Khoury et Mme Taha n'ont pas bénéficié du titre d'ambassadeur et demeurent des fonctionnaires de deuxième catégorie. M. Khoury, qui avait été assigné à rester au Liban, a été nommé chargé d'affaires à Astana après que Noël Fattal eut refusé le poste au Kazakhstan. Mme Taha est, quant à elle, désormais chargée d'affaires à Kinshasa, la capitale de la RDCongo.
Inaam Osseirane, qui a passé une douzaine d'années à l'étranger, notamment à Berne et à Londres, a, pour sa part, décidé de présenter sa démission après avoir été rappelée, conformément au règlement, à rentrer à l'administration centrale à Beyrouth.
D'autres ambassadeurs comme Najla Assaker et Youssef Sadaka, qui ont passé le temps qu'il faut en Europe, se sont plaints d'être rappelés à l'administration centrale, conformément au règlement, alors que certains de leurs collègues, qui ont eux aussi servi plus de dix ans hors du Liban, demeurent en poste à l'étranger.
Il semble, selon un groupe de diplomates mécontents cités hier par l'agence al-Markaziya, que l'atmosphère soit de plus en plus malsaine au ministère. Ils révèlent dans ce cadre diverses anomalies relatives à ces nominations. Ainsi des diplomates en poste à l'étranger depuis dix ans ont été appelés à rentrer à Beyrouth, conformément au règlement en vigueur, alors que d'autres ont pu garder, irrégulièrement semble-t-il, leur poste hors du Liban.Plus d'un citent le cas de l'ambassadeur Noël Fattal,...