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Culture - Focus

Pourquoi les grandes séries télé fascinent de plus en plus ?

Winona Ryder, Naomi Watts, Glenn Close, Angelica Huston, Helen Mirren, Nicole Kidman, Kate Winslet : toutes, ou presque, disent « oui » au petit écran.

De 1978 à 1991, Dallas, l'odyssée texane, a tenu en haleine toutes les générations confondues. Le clan Ewing a tout confronté : déchirements familiaux, haines fratricides, corruptions, adultères, alcoolisme, sexe et perversion, exprimant ainsi les tourments de la société, et mettant en exergue un malaise dans une civilisation en quête de bonheur. Sauf que ces dernières années, les temps ont changé, la tendance s'est inversée et ces séries se sont transformées en un véritable phénomène de société.

 

Eldorado
La règle générale a quand même toujours séparé les acteurs du petit et du grand écran, et l'équation s'inscrivait dans un passage du petit au grand, jusqu'à une période très récente. Il est certain que les liens entre cinéma et séries ont toujours existé. À Hollywood, les mêmes plateaux de tournage servaient indifféremment pour des longs-métrages comme pour des épisodes de série, et la télévision faisait office de tremplin en début de carrière ou de « mouroir » en fin de course. Dans tous les cas, on n'y restait pas trop longtemps.

L'apparition d'acteurs de cinéma dans des séries TV se limitaient le plus souvent à des rôles d'invité, le temps d'un ou de quelques épisodes pour le plus grand plaisir des spectateurs. Autrefois aussi, quand c'était l'époque de ce fameux âge d'or de la télé, les séries fleurissaient et bourgeonnaient pour se transformer par la suite en longs métrages : Le Saint, Mission Impossible, Get Smart, Starsky & Hutch sont des exemples frappants.

Aujourd'hui, les stars de cinéma lorgnent le petit écran et rêvent d'obtenir un rôle récurrent dans les séries qui sont devenues le nouvel eldorado pour les comédiens et même pour les réalisateurs qui ont compris tout le potentiel du petit écran. Véritable tremplin pour relancer une carrière d'un has been, l'univers des séries offre la possibilité de mieux explorer un personnage.

 

Complicité addictive
Dans les années 2000, le phénomène s'emballe avec Meryl Streep et Al Pacino au générique d'Angels in America, Gabriel Byrne en psy dans Analyse, Donald Sutherland dans Dirty Sexy Money et Kiefer Sutherland, agent secret dans 24 Heures chrono.

Mélanger cinéma et télévision avec souplesse semble la formule parfaite pour un acteur contemporain en quête de sensations fortes et de défis. En s'investissant dans un rôle charismatique qu'il porte pendant plusieurs épisodes, il capte l'attention du public qui est fidélisé sur la durée. Des mois de visibilité sont l'occasion de développer un personnage sur plus de cinq heures, d'explorer toutes les facettes d'un caractère, d'offrir une vision sur une portée plus longue, de participer à un projet stimulant riche en rebondissements et de permettre à l'audience de l'accompagner au rythme d'une vie. Le public s'attache, extrapole, s'interroge au fil des épisodes, vibre, s'étonne et se réjouit. Il s'y installe une forme de relation, de complicité addictive où le spectateur s'investit émotionnellement dans cette aventure télévisuelle. Les séries sont souvent gérées par des producteurs tels que Steven Spielberg ou des cinéastes du niveau de Gus Van Sant (Boss) ou de Martin Scorsese (Boardwalk Empire).

Pour les actrices de plus de 40 ans, c'est l'opportunité d'avoir un vrai personnage de femme. Winona Ryder dans Strange Things, Naomi Watts dans Gypsy, Glenn Close, 64 ans, avocate dans Damages, Angelica Huston, 60 ans, rédactrice en chef dans Smash, et Helen Mirren, 66 ans, inspectrice de police dans Suspect no 1 assurent. À la cérémonie des Emmy Awards qui distinguent les meilleures fictions de la télé américaine, ce n'est pas une vedette du petit écran, mais une star du cinéma qui a décroché le prix de la meilleure actrice. Ainsi à 36 ans, Kate Winslet a été récompensée pour son rôle de mère divorcée pendant la grande dépression dans Mildred Pierce.

Johnny Depp, Brad Pitt, Angelina Jolie, Tom Cruise, Kristen Stewart, Nicolas Cage, Julia Roberts ou Robert De Niro, entre autres, restent bien à l'écart du mouvement. Ce sont les derniers rescapés du glamour hollywoodien. Puisqu'ils n'ont pas encore franchi le pas des séries. Jusqu'à quand ?

 

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