Syrie: la position américaine depuis 2011

Rappel des principales étapes de l'engagement dans le conflit syrien des Etats-Unis, dont un avion de chasse a abattu pour la première fois un appareil syrien accusé d'avoir bombardé leurs alliés en Syrie.

- Appel au départ d'Assad -

Le 29 avril 2011, un mois après les premières manifestations pacifiques, violemment réprimées par le régime, Washington impose des sanctions économiques contre plusieurs responsables syriens.

Le 19 mai, Barack Obama appelle Bachar el-Assad à diriger la transition ou à se retirer. La veille, Washington avait décidé d'imposer des sanctions à Assad en personne.

Début juillet, l'ambassadeur des Etats-Unis Robert Ford défie le régime en se rendant à Hama (centre), assiégée par l'armée et théâtre d'une manifestation monstre.

Le 18 août, M. Obama et ses alliés occidentaux appellent pour la première fois Assad à partir.

Le 24 octobre, l'ambassadeur américain quitte la Syrie pour "raisons de sécurité". Damas rappelle son ambassadeur à Washington. Robert Ford va ensuite se rendre de nombreuses fois en Turquie, où il rencontre des dirigeants de l'opposition.

- Obama renonce à frapper Damas -

A l'été 2013, le régime est accusé d'avoir mené une attaque chimique près de Damas qui a fait plus de 1.400 morts selon Washington.

Barack Obama renonce à la dernière minute à bombarder des infrastructures du régime, et conclut en septembre un accord avec Moscou sur le démantèlement de l'arsenal chimique syrien.

Dans les mois précédents, Obama avait pourtant promis d'agir si la Syrie franchissait cette "ligne rouge".

- Raids antijihadistes -

Le 23 septembre 2014, les Etats-Unis, à la tête d'une coalition internationale, attaquent le groupe Etat islamique (EI), ouvrant un nouveau front dans la guerre contre ce groupe, déjà cible de bombardements en Irak.

Depuis, outre les raids, des forces spéciales américaines conseillent notamment les Forces démocratiques syriennes (FDS, alliance de combattants kurdes et arabes) à mener l'offensive sur Raqqa, "capitale" de facto de l'EI en Syrie.

- En retrait -

Le 30 septembre 2015, la Russie entame une campagne de frappes aériennes, en soutien aux troupes du régime très en difficulté, qui vont à partir de ce moment regagner du terrain face aux rebelles.

En 2016, les Etats-Unis et la Russie, devenue incontournable dans le dossier syrien, initient plusieurs trêves qui volent en éclat.

Le 30 décembre 2016, sans les Etats-Unis, un cessez-le-feu entre en vigueur, en vertu d'un accord russo-turc. Huit jours auparavant, le régime avait repris le contrôle d'Alep.

- Première opération -

Le 30 mars 2017, plus de deux mois après l'entrée en fonctions de Donald Trump, le secrétaire d'Etat américain Rex Tillerson affirme que le sort d'Assad "sera décidé par le peuple syrien".

Mais le 4 avril, la Maison Blanche durcit le ton à l'encontre d'Assad qu'elle tient pour responsable de l'attaque chimique présumée de Khan Cheikhoun (province rebelle d'Idleb) qui a fait le même jour 88 morts dans le nord-ouest de la Syrie.

Dans la nuit du 6 au 7 avril, 59 missiles de croisière Tomahawk sont tirés par deux navires américains en Méditerranée vers la base aérienne d'al-Chaayrate, près de Homs (centre).

- Forces prorégime bombardées -

Le 18 mai, la coalition bombarde un convoi lié au régime qui s'approchait d'al-Tanaf, non loin des frontières irakienne et jordanienne. Cette ville frontière est le lieu choisi par la coalition pour entraîner des forces syriennes locales destinées à se battre contre l'EI.

Le 8 juin, la coalition annonce avoir abattu un drone appartenant probablement à des forces liées à Damas, 3e incident entre forces pro-régime et coalition dans la région.

Le 15 juin, la Russie accuse Washington d'avoir déployé des missiles pour viser l'armée du régime à al-Tanaf.

- Avion abattu -

Le 18 juin, un avion de chasse américain abat dans la province de Raqqa un appareil militaire syrien accusé d'avoir bombardé les FDS.

Des affrontements opposent troupes prorégime et FDS au sud de Raqqa.

Le 19 juin, la Russie annonce que son armée surveillera tout avion à l'ouest de l'Euphrate, et suspend son canal de communication militaire avec Washington.