L'émissaire de l'ONU au Yémen est arrivé lundi à Sanaa pour des entretiens sur la sécurité du trafic maritime au port de Hodeida, la lutte contre le choléra et le problème des salaires impayés dans ce pays déchiré par la guerre.
Ismaïl Ould Cheikh Ahmed a déclaré à son arrivée qu'il voulait discuter avec les rebelles Houthis et leurs alliés (les partisans de l'ancien président Ali Abdallah Saleh) pour "empêcher par tous les moyens une attaque contre le port de Hodeida", sur la mer Rouge.
"Notre position à l'ONU est claire. Une telle attaque aurait de graves conséquences humanitaires que nous voulons éviter", a-t-il dit à propos d'une éventuelle opération militaire de la coalition arabe conduite par l'Arabie saoudite contre ce port de l'ouest du pays par lequel transite l'essentiel des importations du pays.
Le deuxième objectif de sa visite concerne, selon lui, les moyens de faire face à la grave crise humanitaire marquée selon lui par une épidémie de choléra, "une famine qui se profile" et la difficulté d'acheminer l'aide humanitaire.
Le bilan de l'épidémie de choléra s'est encore alourdi à 315 morts et 29.300 cas suspects recensés depuis fin avril, a annoncé lundi l'Organisation mondiale de la santé (OMS).
Le troisième objectif de la visite de l'émissaire de l'ONU est d'assurer "l'indépendance de la Banque centrale de manière à ce que les salaires soient versés à tous", a indiqué l'émissaire onusien.
La Banque centrale est au centre d'une dispute entre les rebelles qui contrôlent le nord et la capitale Sanaa et le gouvernement du président Abd Rabbo Mansour Hadi qui a annoncé avoir transféré à Aden, dans le sud, le siège de cette institution, après avoir accusé les insurgés d'avoir pillé ses réserves.
Dans la réalité, les fonctionnaires et employés de l'Etat notamment dans le nord n'ont pas reçu de salaires depuis des mois.
L'émissaire de l'ONU a dit espérer une trêve durant le ramadan qui commence fin mai.
Sept accords de trêve négociés par l'ONU dans ce conflit n'ont pas tenu et les efforts de paix sont au point mort.
Selon les Nations unies, les civils constituent la majorité des quelque 8.000 morts et 45.000 blessés du conflit depuis mars 2015.
Les effets indirects de la guerre sur les civils sont très lourds, selon l'ONU qui parle de 19 millions de personnes, soit 60% de la population, vivant en situation d'insécurité alimentaire.
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