Rencontre saoudo-iranienne sur le pèlerinage à La Mecque

Un ministre saoudien a évoqué avec une délégation iranienne la participation de fidèles de la République islamique au pèlerinage de La Mecque, sujet de discorde entre Riyad et Téhéran qui n'ont plus de relations diplomatiques, a rapporté l'agence officielle SPA.

La rencontre entre le ministre saoudien du Pèlerinage (hajj) Mohammed Bentin et la délégation iranienne a eu lieu tard jeudi à Jeddah, dans l'ouest de l'Arabie saoudite. M. Bentin a discuté avec le chef de la délégation iranienne Hamid Muhammadi "des arrangements concernant la participation des fidèles iraniens au hajj de cette année", écrit l'agence, sans plus de précisions.

La rencontre fait partie des "réunions organisées par le ministère saoudien du hajj avec les délégations des différents pays concernant l'accueil, les déplacements, le logement et autres services proposés aux pèlerins pour leur permettre d'effectuer le hajj facilement", ajoute la SPA.

L'Iran avait annoncé mercredi avoir dépêché une délégation en Arabie saoudite pour discuter du retour de ses fidèles au pèlerinage de La Mecque.

"La politique de l'Iran est d'envoyer des pèlerins au hajj (cette année). Bien sûr si l'Arabie saoudite accepte nos conditions", a déclaré le ministre de la Culture Reza Salehi Amiri, ajoutant avoir écrit au ministre saoudien du hajj une lettre "spécifiant ces conditions".
"S'ils (les Saoudiens) acceptent, nous enverrons des pèlerins, sinon ils assumeront la responsabilité", a déclaré le responsable iranien.

Aucun pèlerin venant d'Iran n'avait participé au hajj en 2016, pour la première fois depuis près de trois décennies.
Après la tragique bousculade qui avait coûté la vie à près de 2.300 fidèles, dont 464 Iraniens, lors du hajj en 2015, Téhéran avait contesté l'organisation par les Saoudiens du grand pèlerinage musulman annuel.
La tension était alors déjà vive entre les deux puissances régionales rivales.

Puissance sunnite et chef de file des monarchies arabes du Golfe, l'Arabie saoudite a rompu il y a un an ses relations diplomatiques avec l'Iran après le saccage de son ambassade à Téhéran par une foule qui réagissait à l'exécution dans le royaume d'un dignitaire religieux chiite.
Riyad a aussi rompu ses relations économiques et commerciales avec Téhéran et suspendu tous les vols entre les deux pays, ce qui complique la délivrance de visas aux pèlerins et leur transport.