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Lifestyle - Mode

L’hiver hip-hop de Marc Jacobs

Collection Marc Jacobs automne-hiver 2017-18. Photo DR

À travers une collection automne-hiver 2017 entre jogging et hip-hop, Marc Jacobs a salué en New York la capitale de la créativité, de la diversité et de l'ouverture au sein d'un climat politique de plus en plus protectionniste et discriminant. C'est à l'Armory, l'ancien arsenal de la mégalopole et espace fétiche de ses défilés, que le créateur né et élevé à New York a une fois de plus donné son défilé. À la différence que cette fois-ci, le lieu était livré à son gigantisme austère, 5 000 m2 et 25 m sous plafond, entièrement dépouillé de toute fioriture dans une esthétique inspirée des paysages urbains du légendaire photographe new-yorkais Joel Meyerowitz. Pour seul décor, deux interminables rangées de chaises face à face, pliantes et de la même couleur terre que le dallage : front row pour tout le monde et déjà le premier terme d'un manifeste égalitaire.
Autre nouveauté : l'interdiction de l'usage des smartphones, les privilégiés ayant l'habitude de poster en direct sur leur compte Instagram les premières images des défilés. Pas de musique. Lumière naturelle zénithale. On distingue à peine Kendall Jenner, Binx Walton ou Winnie Harlow qui remontent la très longue allée. Passage unique.
La palette déploie des couleurs chaudes et neutres, camel, gingembre, brun, or, rouge, marron. Les silhouettes empruntent la décontraction des vêtements de sport, des tenues de tous les jours. Un manteau jeté sur une robe, un pull sur un pantalon, et par moments, le petit côté endimanché d'un tailleur-pantalon.
Le caractère et l'identité de la collection sont exprimés par les accessoires. Les chaussures montées sur plateforme, en hommage appuyé aux années 70, sont tantôt rustiques, tantôt sophistiquées, avec des cuirs bruts ou polis, voire patinés. Les sacs à main sont pratiques et confortables, en python ciré souple ou des cuirs imitant le vinyle et encore légèrement métallisés. Graphiques, ils sont soulignés par des coutures apparentes, des couleurs sorties du tube, des bordures contrastées et des boucles mises en évidence. Une nouvelle collection de bijoux en or, réalisés en collaboration avec l'artiste Urs Fischer, glamourise l'ensemble avec de charmants pendentifs souris, sculptées et dorées au bout de lourdes chaînes en or. Les chapeaux conçus par Stephen Jones et réalisés par les ateliers André 3000 rappellent le modèle seau de Kangol, signe de ralliement de la première génération de rappeurs.
Une collection un rien nostalgique mais entièrement portable et facile à adopter, avec une identité streetwear décalée et sophistiquée, qui a pu être appréciée dans tous ses détails par les invités privés de distraction autre que celle de se concentrer sur le passage des modèles. Ce n'est qu'à l'extérieur, contre le mur d'enceinte, que les fondus d'Instagram ont pu photographier les mannequins dans une ambiance qui invitait la nature libérale de New York dans un hip-hop délirant.

À travers une collection automne-hiver 2017 entre jogging et hip-hop, Marc Jacobs a salué en New York la capitale de la créativité, de la diversité et de l'ouverture au sein d'un climat politique de plus en plus protectionniste et discriminant. C'est à l'Armory, l'ancien arsenal de la mégalopole et espace fétiche de ses défilés, que le créateur né et élevé à New York a une fois de...

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