Syrie: la Turquie défend son idée de création d'une zone de sécurité

Le chef de la diplomatie turque Mevlut Cavusoglu a affirmé mercredi au Qatar que l'idée d'établir des "zones de sécurité" en Syrie devait être défendue et rapidement mise en œuvre pour y accueillir des milliers de déplacés syriens.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan avait déclaré lundi que son pays cherchait à établir une "zone de sécurité" débarrassée des "terroristes" dans le nord de la Syrie pour permettre aux déplacés du conflit de s'y installer.
"Notre objectif ici, c'est (d'établir) une zone de 4.000 ou 5.000 km2 nettoyée des terroristes, d'en faire une zone de sécurité", a-t-il expliqué. "Premièrement, nous devons défendre cette idée", a dit le chef de la diplomatie turque à Doha où il accompagne M. Erdogan en visite au Qatar après un voyage en Arabie saoudite et à Bahreïn.
"Deuxièmement, si ces zones sont établies, nous avons besoin de construire des maisons, des écoles et des équipements, donc nous devons ensemble récolter des fonds pour pouvoir assurer les meilleures conditions de vie" possibles pour les réfugiés, a dit M. Cavusoglu à l'occasion de l'inauguration de l'hôpital turc à Doha.
"Si on a des zones de sécurité avec des infrastructures, je suis sûr que de nombreux réfugiés préféreront revenir", a-t-il ajouté.

Ankara, qui parraine avec Moscou et Téhéran un accord pour consolider le cessez-le-feu en Syrie, soutient la création d'une telle zone qui pourrait absorber une partie des quelque 2,7 millions de Syriens ayant trouvé refuge en Turquie.
Le nouveau président des Etats-Unis Donald Trump a lui aussi évoqué le mois dernier un projet de création de "zones de sécurité" en Syrie, sans fournir de détails.

M. Erdogan doit achever mercredi soir une visite au Qatar où il a été reçu par l'émir, cheikh Tamim ben Hamad al-Thani.
Ankara entretient de bonnes relations avec l'émirat du Golfe riche en gaz et les deux pays soutiennent les rebelles qui combattent le régime de Bachar el-Assad.
Le conflit syrien a fait plus de 310.000 morts et des millions de réfugiés depuis 2011.