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Chypre: polémique au sujet d'une commémoration scolaire

Le dirigeant chypriote turc Mustafa Akinci a affirmé mercredi que la commémoration prévue dans les écoles de la partie grecque de l'île d'un référendum sur son rattachement à Athènes menaçait la poursuite des négociations de réunification.

Les pourparlers entre Chypriotes grecs et turcs se sont intensifiés ces dernières semaines en vue de réunifier l'île divisée depuis 1974 même si aucune avancée concrète n'a été enregistrée.
Mais M. Akinci a estimé que le processus politique pourrait être plombé par un vote du Parlement chypriote grec introduisant dans les écoles la commémoration d'un référendum organisé en janvier 1950 dans l'île, alors sous colonisation britannique, au cours duquel les Chypriotes-grecs s'étaient massivement prononcés en faveur de son rattachement à la Grèce.

Aux termes du texte voté à l'initiative d'un parti d'extrême-droite, ce référendum, bien que resté lettre morte, sera désormais commémoré dans les classes du secondaire où les élèves consacreront quelques minutes à apprendre et à lire des brochures sur l'"Enosis" ou l'union avec la Grèce.

Dans une lettre au secrétaire général de l'Onu Antonio Guterres, M. Akinci a estimé que cette loi pourrait causer "un préjudice important" aux pourparlers et était "incompatible" avec l'appel de l'Onu aux protagonistes à prendre des mesures de confiance réciproques pour favoriser un règlement.
Les Chypriotes-grecs "doivent se garder de compliquer davantage la difficile quête d'une solution viable et pérenne à travers de telles mesures", a ajoute M. Akinci dans sa lettre.
Le ministère turc des Affaires étrangères a également condamné le vote, estimant qu'un règlement du problème chypriote pourrait difficilement être conclu "sans un changement radical de la mentalité chypriote-grecque".

Chypre, qui compte un million d'habitants, est divisée depuis que l'armée turque a envahi en 1974 la partie nord de l'île en réaction à un coup d'Etat visant à rattacher le pays à la Grèce et qui inquiétait la minorité turcophone chypriote.

M. Akinci et le président chypriote Nicos Anastasiades avaient demandé début février à l'Onu de préparer pour mars une nouvelle conférence internationale en vue de la réunification de l'île, après celle qui s'était tenue le 12 janvier à Genève.
Cette demande avait été formulée à l'issue d'une rencontre à Nicosie sous l'égide de l'envoyé spécial de l'Onu pour Chypre Espen Barth Eide.

Mais à la suite de la controverse sur la commémoration du référendum de 1950, M. Akinci a annulé mardi une rencontre qui était prévue entre négociateurs en chef des parties.
M. Eide s'est entretenu mercredi séparément avec les dirigeants chypriotes grec et turc pour tenter de désamorcer la controverse.

Le dirigeant chypriote turc Mustafa Akinci a affirmé mercredi que la commémoration prévue dans les écoles de la partie grecque de l'île d'un référendum sur son rattachement à Athènes menaçait la poursuite des négociations de réunification.
Les pourparlers entre Chypriotes grecs et turcs se sont intensifiés ces dernières semaines en vue de réunifier l'île divisée depuis 1974...