Rechercher
Rechercher

Liban - Recherche

L’Académie des sciences du Liban présente son premier rapport à Hariri

Le comité exécutif de l’ASL avec le Premier ministre. De gauche à droite : George Hélou, président de l’ASL, Georges Badr, Edward Sion et Edgar Choueiri.

Le Liban redeviendra-t-il le leader régional pionnier dans le domaine de la recherche et de l'éducation en sciences ? C'est ce qu'essaie de réaliser l'Académie des sciences du Liban (ASL), une institution reconnue par décret du gouvernement libanais en août 2007, largement façonnée à l'image de la vénérable Académie des sciences de France. Elle regroupe des scientifiques libanais hautement qualifiés travaillant au Liban ou à l'étranger, ainsi que d'éminents scientifiques étrangers –
dont certains d'origine libanaise – qui sont désireux de contribuer au développement des sciences au Liban.
En visite au pays du Cèdre, un éminent groupe d'académiciens, mené par le Pr George Hélou, président de l'ASL, accompagné des Prs Georges Bahr, Edward Sion, Edgar Choueiri, Yves Quéré, Samir Zard, Kamal Badr, Hussein Zbib, Jean-Loup Puget, Makhlouf Haddadine et Huda Y. Zoghbi, vient de remettre son premier rapport exhaustif au Premier ministre Saad Hariri, ainsi qu'au président de la LAU, Joseph Jabra, et au président de l'AUB, Fadlo Khoury. À cette occasion, un certain nombre d'événements scientifiques ont eu lieu dans ces différentes universités, dont notamment la conférence de Hoda Zoghbi, qui vient de remporté le prestigieux The Breakthrough Prize in Life Sciences pour 2017, attirant plus de 390 personnes.

Culture cosmopolite
Dans cet important rapport à la nation d'une trentaine de pages, avec une préface du Pr Edgar Choueiri – astrophysicien de renommée internationale à la tête du département de propulsion électrique et de la dynamique des plasmas à l'Université de Princeton –,
l'Académie libanaise des sciences présente un aperçu des forces existantes qui poussent à l'optimisme quant à l'avenir de la recherche et de l'éducation en sciences au Liban, lié aux vastes ressources humaines disponibles, aux traditions nationales de liberté intellectuelle, et d'ouverture aux nouvelles idées et aux différentes cultures intellectuelles, aux universités et institutions d'enseignement supérieur fortes. L'ASL énumère les défis et propose des recommandations.
« Le Liban jouit d'une force depuis des décennies grâce à sa diversité ethnique, à sa culture intrinsèquement cosmopolite, à son ouverture sur le reste du monde, à sa liberté d'expression, à son association politique et à la vitalité de sa presse, ses médias et ses publications, à son rôle régional bien reconnu en tant que centre culturel et pionnier dans le Moyen-Orient arabe. Cette force pourrait être un catalyseur efficace permettant un plus grand nombre d'avancées, d'améliorations et de projets recommandés dans ce rapport pour le Liban, en vue de les transmettre au reste de la région, en particulier au moment où cette région subit un certain nombre de révolutions transformatrices », estime l'ASL.

Défis et recommandations
L'ASL met en exergue les défis dans les domaines de la recherche scientifique et de l'éducation, tout en offrant un ensemble de recommandations pour tirer parti de ces forces et relever ces défis qui sont identifiés comme suit: exode des cerveaux et des compétences du pays, qualité des programmes de doctorat, financement insuffisant de la recherche de la science et de l'ingénierie, service Internet haute vitesse prohibitif, faible infrastructure requise pour la recherche scientifique et technique, peu de recherche interdisciplinaire collaborative ou d'intégration (manque de collaboration interuniversitaire), manque de normes universitaires uniformes et d'accréditation, inégalité de l'enseignement des sciences au niveau préuniversitaire, en particulier dans les écoles publiques, et peu de connaissances scientifiques auprès du grand public.
L'ASL propose des recommandations spécifiques pour relever ces défis, y compris la mise en œuvre urgente de la permanence dans la recherche universitaire, le programme d'adoption du système des frais généraux (qui donne aux établissements une incitation financière pour encourager la recherche), l'application du principe d'excellence sélective, l'extension de l'accès à Internet haut débit à des tarifs plus abordables, la lingua franca de la science et le rôle des académies nationales...

Dix domaines critiques
Dans son rapport, l'ASL suggère une liste des dix principaux domaines de recherche pour la nation, compte tenu de ses besoins particuliers et ses ressources limitées. Ces domaines sont les suivants :
- Recherche sur l'énergie renouvelable et contrôle de l'environnement
- Recherche sur les ressources en eau
- Cartographie des ressources naturelles et recherche géologique
- Recherche sur la gestion des déchets
- Recherche sur la biodiversité
- Recherches botaniques et agricoles visant la modernisation agricole
- Recherche sur le contrôle des maladies, avec un accent particulier sur les lourdes charges sanitaires de la population libanaise
- Recherche fondamentale en physique et en chimie
- Mathématiques pures et appliquées, et sciences de l'information
- Vulgarisation de la science.

Projets ambitieux concrets
Dans le contexte de ces dix domaines critiques pour le Liban, l'ASL suggère un certain nombre de projets ambitieux concrets de portée variée, notamment : la création d'un réseau de laboratoires d'énergie solaire dirigés par des étudiants, un programme de recherche multidisciplinaire sur les systèmes de construction éco-énergétiques, un système spatial de cartographie des ressources naturelles, une usine pilote de gazéification par plasma pour l'élimination des déchets, un campus rural pour la formation des étudiants en méthodes agricoles modernes, un centre d'excellence en immunologie et en génétique, une lutte contre les maladies, un institut national de la santé et la recherche médicale, et un superplanétarium qui serait à la fois un centre éducatif exemplaire et une attraction touristique majeure.

Objectifs de l'ASL
L'Académie des sciences du Liban (ASL) est un organisme indépendant à but non lucratif reconnu par un décret du gouvernement libanais en date du 31 août 2007. À l'instar des académies nationales des sciences de nombreux pays, l'ASL a pour principal objectif de contribuer directement à la croissance, à la revigoration et la diffusion des sciences au Liban, et à favoriser une culture scientifique de classe mondiale qui soit à la fois universelle dans ses aspirations et sensible aux besoins particuliers de la nation.
Largement façonnée selon la vénérable Académie des sciences de France, dont elle a bénéficié et continué de développer des programmes en commun, l'ASL est un organe consultatif. Elle a pour objectif de fournir des conseils indépendants aux entités gouvernementales et privées, de suggérer et d'aider la recherche et les programmes éducatifs en sciences, d'inspirer les jeunes à poursuivre des carrières en sciences, et de diffuser la culture scientifique.
L'ASL compte des scientifiques libanais hautement qualifiés travaillant au Liban ou à l'étranger, ainsi que d'éminents scientifiques étrangers – dont certains d'origine libanaise – désireux de contribuer à la croissance des sciences au Liban. L'adhésion à l'ASL est un haut mérite d'honneur conféré par élection. Tous les académiciens de l'ASL fournissent leurs services volontairement, « pro bono publico ».
À la fin de 2014, l'ASL regroupait 22 académiciens, dont beaucoup appartiennent à d'autres académies et sociétés savantes du monde entier, notamment : sir Michael Atiyah (mathématiques), les Prs Jean-François Bach (immunologie), Kamal Badr (néphrologie), Edgar Choueiri (physique appliquée), Charles Elachi (sciences planétaires et génie électrique), Georges Bahr (immunologie, virologie), le Dr Catherine Bréchignac (physique), André Capron (immunologie), Mohammad Hassan (mathématiques), Makhluf Haddadin (chimie), George Hélou (astrophysique), André Mégarbané (génétique), June Nasrallah (biologie végétale), Mohammad Sayegh (transplantation, immunologie), Edward Sion (astrophysique), Samir Zard (chimie), le Pr Hussein Zbib (mécanique de l'ingénieur), Fuad Ziyadeh (néphrologie) et le Dr Huda Zoghbi (neuroscience, pédiatrie).
Pour de plus amples informations :
www.http://asduliban.org/main.html

Le Liban redeviendra-t-il le leader régional pionnier dans le domaine de la recherche et de l'éducation en sciences ? C'est ce qu'essaie de réaliser l'Académie des sciences du Liban (ASL), une institution reconnue par décret du gouvernement libanais en août 2007, largement façonnée à l'image de la vénérable Académie des sciences de France. Elle regroupe des scientifiques libanais...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut