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Moyen Orient et Monde - Hommage

L’Iran pleure la mort de Rafsandjani, un pilier de la République islamique

Hier, à Téhéran, lors des obsèques de l’ancien président iranien Akbar Hachémi Rafsandjani. Atta Kenare/AFP

L'Iran a rendu hommage hier à Akbar Hachémi Rafsandjani, ex-président et pilier de la République islamique, dont les obsèques auront lieu aujourd'hui à Téhéran au deuxième des trois jours de deuil national. Le guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei, qui a salué l'ex-président (1989-1997) comme un vieux « compagnon de lutte », dirigera lui-même la « prière du mort » qui se déroulera à l'Université de Téhéran. Puis M. Rafsandjani, décédé dimanche à 82 ans des suites d'une crise cardiaque, sera inhumé dans le sud de la capitale au mausolée de l'imam Khomeyni, père fondateur de la République islamique en 1979, dont il fut très proche.
Depuis sa mort, le centre religieux où il repose provisoirement est le théâtre d'un défilé incessant des personnalités les plus influentes du régime. À commencer par le président Hassan Rohani, lui-même un religieux modéré, élu en 2013 grâce au soutien de l'ayatollah Rafsandjani. « L'islam a perdu un trésor précieux, l'Iran un grand général, la révolution islamique un porte-drapeau courageux et le régime un sage rare », a-t-il affirmé. En signe de deuil, tous les concerts et programmes de divertissement à la télévision nationale ont été annulés et des drapeaux noirs ont été hissés sur les principales avenues de Téhéran.
Hier, lors de la cérémonie de commémoration, Ali Tafreshi, un étudiant, dit avoir pleuré pendant trois heures après avoir appris la mort de l'ayatollah Rafsandjani : « Nous n'avons personne comme lui. Il manque une pierre à l'édifice de la révolution (islamique). » Selon Samira Arampanah, une journaliste à l'agence Ilna, liée au mouvement réformiste, le dignitaire religieux était particulièrement apprécié de la jeunesse. « Je ne crois pas qu'il existe quelqu'un pour le remplacer », a-t-elle expliqué. Yasser, fils cadet de l'ayatollah Rafsandjani, s'est déclaré ému par les témoignages des Iraniens qu'il a remerciés pour leur « fidélité ». « J'ai vu des scènes incroyables. La gentillesse et les prières des gens consolent nos cœurs », a-t-il dit.

« Mourir en paix »
La quasi-totalité des journaux consacraient hier leur une à M. Rafsandjani en publiant de grandes photos de lui sur fond noir. Sa mort soudaine constitue une « grande perte pour les modérés », a affirmé l'agence Isna. « Mais M. Rohani pourra utiliser les vagues créées par la mort du "cheikh de la modération" et prendre sa place. Il ne faut pas oublier qu'un Iran sans modération est plus inquiétant qu'un Iran sans Rafsandjani », a-t-elle noté.
Dans un pays dont la majorité des institutions de l'État est dominée par des conservateurs en partie désignés par le guide suprême, la proximité de M. Rafsandjani avec le camp modéré et réformateur constituait un atout majeur pour ce dernier. L'ayatollah Khamenei doit rapidement nommer le successeur d'Akbar Hachémi Rafsandjani à la tête du Conseil de discernement du régime, qu'il présidait jusqu'à sa mort et qui est en particulier chargé de conseiller le guide suprême.
Son choix sera déterminant pour le nouvel équilibre au sein du régime.
(Source : AFP)

L'Iran a rendu hommage hier à Akbar Hachémi Rafsandjani, ex-président et pilier de la République islamique, dont les obsèques auront lieu aujourd'hui à Téhéran au deuxième des trois jours de deuil national. Le guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei, qui a salué l'ex-président (1989-1997) comme un vieux « compagnon de lutte », dirigera lui-même la « prière du mort » qui se...

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