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Cinq ans et demi de conflit en Syrie

La Syrie est en proie depuis mars 2011 à une guerre déclenchée par une révolte populaire réprimée dans le sang par le régime du président Bachar al-Assad. Le conflit a fait plus de 312.000 morts.

- Révolte et répression -

Le 15 mars 2011, dans la foulée des révolutions arabes, un mouvement de protestation sans précédent éclate dans ce pays gouverné d'une main de fer depuis 40 ans par la famille Assad. Bachar, le fils, a succédé en 2000 à son père Hafez.

Le mouvement débute à la suite d'un appel à des manifestations pour "une Syrie sans tyrannie". De petites manifestations sont violemment dispersées à Damas. Mais c'est surtout à Deraa (sud) que le mouvement prend de l'ampleur.

Le régime dénonce une "rébellion armée de groupes salafistes".

En avril, la contestation s'élargit puis se radicalise, avec des appels à la chute du régime.

En juillet, un colonel réfugié en Turquie annonce la création de l'Armée syrienne libre (ASL), composée de civils ayant rejoint la rébellion, encadrés par des déserteurs de l'armée. D'autres groupes à tendance islamiste se joignent à la rébellion.

- L'aviation, principal atout du régime -

Le 1er mars 2012, l'armée prend le contrôle du quartier de Baba Amr, bastion de la rébellion dans la ville de Homs (centre), après un mois de siège et de bombardements. Plusieurs opérations sanglantes avaient été menées, notamment à Hama (centre), après d'immenses manifestations contre le régime.

Le 17 juillet 2012, l'ASL lance la bataille de Damas. Le gouvernement garde le contrôle de la capitale mais des zones de sa banlieue passent sous contrôle rebelle.

A partir de 2013, des hélicoptères et des avions du régime larguent régulièrement des barils d'explosifs sur les secteurs rebelles d'Alep et dans tout le pays.

- L'Iran entre dans le jeu -

Dès avril 2013, le chef du mouvement libanais Hezbollah, allié de l'Iran, reconnaît l'engagement de ses troupes aux côtés du régime.

L'Iran chiite devient lui le principal allié régional du régime d'Assad, qui appartient à la minorité alaouite, une branche du chiisme.

- Armes chimiques -

Le 21 août 2013, une attaque au gaz sarin sur deux bastions de la rébellion de la périphérie de Damas fait des centaines de morts.

Les Etats-Unis, qui évoquent un chiffre d'au moins 1.429 morts, dont 426 enfants, accusent Damas. Mais des frappes américaines contre des positions du régime sont évitées in extremis grâce à un accord avec la Russie, soutien de Bachar al-Assad, sur la destruction de l'arsenal chimique syrien.

- Montée en puissance des jihadistes -

En 2014, le groupe Etat islamique (EI) s'empare de vastes régions dans le Nord, éclipsant la rébellion. La ville de Raqa devient sa place forte.

Dès 2013, des jihadistes, notamment du Front al-Nosra (rebaptisé Fateh al-Cham), avaient renforcé leur assise dans le Nord.

- Premières frappes internationales -

En septembre 2014, le président américain Barack Obama annonce sa volonté de mettre en place une coalition internationale pour combattre l'EI. Les premières frappes aériennes sont menées dès le 23 septembre.

Les Kurdes de Syrie, qui avaient dès novembre 2013 établi une administration autonome de transition dans des zones du Nord, vont prendre avec l'appui des raids de la coalition des régions clés à l'EI, dont Kobané, en janvier 2015.

- Intervention de la Russie -

Le 30 septembre 2015, la Russie entame une campagne de frappes aériennes. Elle affirme viser des groupes "terroristes", dont l'EI. Mais les rebelles et les Occidentaux accusent Moscou de viser surtout des groupes rebelles modérés opposés à Assad.

Ces frappes aident le régime, alors au bord de l'effondrement, à reprendre du terrain.

- Intervention turque -

Le 24 août 2016, la Turquie lance l'opération militaire "Bouclier de l'Euphrate" dans la province d'Alep. Elle vise deux groupes considérés par Ankara comme des organisations "terroristes": l'EI et les Unités de protection du peuple kurde (YPG), alliées de Washington dans la lutte contre les jihadistes.

- Guerre totale sur Alep -

Le 22 septembre, l'armée annonce le début d'une large offensive pour reprendre les quartiers rebelles d'Alep, qu'elle assiège depuis juillet. La ville est divisée depuis 2012 entre une partie Ouest tenue par le régime et un secteur Est contrôlé par les insurgés.

Le 15 novembre, après un mois d'accalmie, la campagne de frappes est relancée: les quartiers rebelles subissent les bombardements les plus violents depuis deux ans, à coups de barils d'explosifs, d'obus et de roquettes. Cette opération permet à Damas de reprendre un à un les quartiers insurgés.

Le 22 décembre, le régime annonce avoir repris le contrôle total d'Alep, après la sortie du dernier convoi de rebelles et de civils d'Alep-Est.
La Syrie est en proie depuis mars 2011 à une guerre déclenchée par une révolte populaire réprimée dans le sang par le régime du président Bachar al-Assad. Le conflit a fait plus de 312.000 morts.- Révolte et répression -Le 15 mars 2011, dans la foulée des révolutions arabes, un mouvement de protestation sans précédent éclate dans ce pays gouverné d'une main de fer depuis 40 ans...