Le roi Salmane d'Arabie saoudite s'est dit, hier, déterminé à empêcher que le Yémen devienne « une base ou un point de passage » pour un pays ou une partie menaçant la sécurité du royaume wahhabite, dans une allusion apparente à l'Iran et au Hezbollah.
« Nous n'accepterons aucune ingérence dans les affaires intérieures du Yémen » ou que ce pays « devienne une base ou un point de passage pour un quelconque État ou partie menaçant la sécurité et la stabilité du royaume (saoudien) et de la région » du Golfe, a prévenu le roi Salmane dans un discours. Le souverain n'a fait aucune référence explicite à l'Iran – rival régional de l'Arabie saoudite – ou au Hezbollah, mais des responsables saoudiens et du Golfe accusent régulièrement Téhéran et le parti de Dieu d'aider militairement les rebelles yéménites houthis, qui contrôlent la capitale Sanaa et le nord du Yémen frontalier de l'Arabie saoudite.
Le royaume saoudien a pris la tête, en mars 2015, d'une coalition militaire arabe pour chasser les houthis – issus de l'importante minorité zaydite concentrée dans le nord du Yémen – des territoires qu'ils ont conquis et rétablir l'autorité du gouvernement. Le roi Salmane, qui s'exprimait à l'ouverture d'une nouvelle session du Majles al-Choura (Conseil consultatif), a souligné que Riyad œuvrait pour « une solution politique » au Yémen sur la base notamment de la résolution 2216 du Conseil de sécurité de l'Onu. « La sécurité du Yémen est intrinsèquement liée à celle du royaume », a rappelé le souverain saoudien, dont le pays a été régulièrement la cible de tirs de roquettes et de missiles depuis les régions du Yémen contrôlées par les rebelles.
Le gouvernement du président yéménite Abd Rabbo Mansour Hadi s'en tient aussi à l'application de la résolution 2216 du Conseil de sécurité, qui prévoit le retrait des rebelles des territoires conquis depuis 2014 et la restitution des armes lourdes. Les rebelles, eux, réclament la formation au préalable d'un gouvernement d'union nationale qui se chargerait du volet militaire d'un règlement. La guerre au Yémen a fait plus de 7 000 morts et près de 37 000 blessés depuis l'intervention de la coalition sous commandement saoudien, selon l'Onu.
(Source : AFP)