Un Brexit "dur" serait une erreur, selon les Etats-Unis

Encourager un Brexit "dur" serait une erreur, a estimé Anthony Gardner, l'ambassadeur des Etats-Unis auprès de l'Union européenne, lors d'un entretien jeudi à Strasbourg.

"Ce serait une très grosse erreur que d'encourager le Royaume-Uni à effectuer un Brexit dur", a affirmé M. Gardner, qui est sur le départ après trois années dans sa fonction.
"Un Brexit dur, c'est-à-dire un Brexit tumultueux, non géré, sans longue période de transition, serait extrêmement perturbateur", et "une énorme erreur pour les entreprises américaines", a-t-il précisé devant des journalistes lors de sa dernière visite au Parlement européen de Strasbourg en tant qu'ambassadeur américain auprès de l'UE.

Ce partisan déclaré de l'Europe a dit espérer que la nouvelle administration, qui prendra les rênes à la suite de l'élection de Donald Trump à la présidence américaine, n'enverra pas de message en faveur d'un Brexit "dur".
"Ce sera mon message à la nouvelle administration (Trump): il y a un autre point de vue, pas seulement un point de vue britannique. L'UE a des préoccupations légitimes dans ces négociations, en particulier dans une année d'élections multiples où elle ne peut pas se permettre d'offrir un meilleur accord à un pays qui part que celui dont bénéficient les membres actuels", a encore expliqué M. Gardner, en référence notamment aux élections françaises et allemandes prévues en 2017.

Les Etats-Unis ne doivent pas "privilégier les relations avec des pays particuliers (...) et ignorer l'UE et ses institutions", a-t-il plaidé.
A l'issue de sa mission, Anthony Gardner s'est félicité des accords conclus entre les Etats-Unis et l'UE notamment dans le domaine du partage de données ou de lutte contre le terrorisme.

Son "grand regret" est l'impasse des négociations sur le TTIP (ou TAFTA), l'accord de libre-échange controversé entre les deux blocs. Dans ce dossier, la Commission européenne a indiqué s'attendre à un gel des discussions après l'élection de M. Trump.
"Je pense que des morceaux de TTIP se poursuivront, même s'ils prendront des noms différents, peut-être qu'on ne les nommera même pas", a conclu M. Gardner.