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Culture - Festival Beirut chants

Laura Giordano, une « Siciliana vera » sacrément rossinienne

En toute solennité, la virtuose « Messe de gloire » du compositeur italien ouvre ce soir, à la cathédrale Saint-Georges des maronites, le chapelet de concerts de Beirut Chants qui s'étendra jusqu'au 23 décembre au centre-ville.

Laura Giordano ressent à Beyrouth une énergie qui lui rappelle son identité sicilienne. Photo D. R.

Coup d'envoi du Festival Beirut Chants ce soir, à 20h, à la cathédrale Saint-Georges des maronites, avec la sublime Messe de gloire de Rossini. Pour relever, en grande pompe, le défi de cette œuvre insérant le texte sacré dans la tradition opératique (qui conduira à l'apogée du Requiem de Verdi), on retrouve soixante-quinze choristes (chœurs de l'Université antonine et de la Notre Dame University), quarante-cinq musiciens (l'Orchestre philharmonique libanais sous la férule du maestro Toufic Maatouk), cinq solistes, étrangers et libanais (Laura Giordano, soprane ; Cynthia Samaha, mezzo soprane; Filippo Adami et Bechara Mouffarej, ténors, et Shady Torbey, basse baryton).

Pour cette messe particulière (et bien peu connue, relativement courte – une heure et quelques minutes) qui élève bien haut, en des spirales d'un art lyrique grandiose, les louanges à Dieu, et où les voix, assujetties à de périlleuses prouesses, sont utilisées comme de véritables instruments à vent, le moment est d'une fastueuse harmonie vocale, chorale et orchestrale.

Pour jeter la lumière sur cet opus ouvrant des horizons nouveaux dans l'expression de la musique sacrée, la soliste Laura Giordano, en droite ligne de Santa Elia (près de Palerme), a parfaitement le ton farouche et passionné des Siciliennes pour s'entretenir d'une partition qu'on n'aborde qu'avec humilité, élan et révérence.
Le teint laiteux, les yeux noirs pétillants, les traits fins, le sourire éclatant, la silhouette et l'expression juvéniles, la taille fine et presque nerveuse dans un poncho beige qui l'enveloppe sous la première pluie battante de la saison, la cantatrice a le verbe franc et s'exprime en un français mélodieux légèrement teinté d'un accent italien.

 

(Lire aussi : Les sept moments incontournables de Beirut Chants)

 

« C'est mon premier voyage à Beyrouth, dit-elle tout de go, et je suis ravie d'être là. Même si je n'ai encore rien vu. J'ai un sentiment et une impression d'être familière avec les paysages et les gens », ajoute-t-elle en soulignant qu'elle ressent une énergie qui lui rappelle son identité sicilienne. Pourquoi chante-t-elle dans La Messe de gloire de Rossini ? Tout d'abord parce que Beirut Chants l'a invitée et qu'elle ne peut décliner cela, rétorque-t-elle dans un rire sonore de diva. « Ensuite, parce que je chante Rossini, Bellini, Donizetti, un peu Verdi : je suis une belcantiste! Et puis j'adore la musique sacrée. Pour moi c'est une prière. »

Et de reprendre : « J'aime cette œuvre, car c'est à la gloire de Dieu, avec une forme de conversation que mène joyeusement Rossini. Il utilise la "coloratura" », dit-elle en roulant les « r » avec un timbre de l'Italie profonde. Dans cette œuvre, aucun nuage de mélancolie ou d'angoisse. « Sur les huit mouvements, je participe à trois. Et il y a ce fabuleux passage, pour ma voix, intitulé le "Laudamus te". »

La cantatrice affirme qu'en ses vingt et un an de carrière, elle a toujours remercié Dieu, même pour ce qui est difficile à supporter, car il y a toujours à apprendre et mieux faire. Ses rôles préférés sur la scène : Elvira des Puritains de Bellini. Mais aussi Adina et Norina de Donizetti. Dévoilant ses projets, elle cite Lucia di Lammermoor de Donizetti, il y a le rôle de Nanetta de Falstaff de Verdi que je campe sur une scène munichoise, et, à Venise, la Carmen de Bizet et La Bohême de Puccini m'attendent. Ce que je souhaite dans la vie ? Je ne sais pas exactement. J'ai tout. Mais j'aspire à l'amour, la paix. Aimer et être aimée... »

Éclats de rire perlés. Rendez-vous donc ce soir, pour applaudir, non seulement une « Siciliana vera », mais un ensemble vocal, choral et orchestral qui porte la partition de Rossini, entre spiritualité et théâtralité, au zénith de l'émotion.

 

*Dans le cadre du premier concert de Beirut Chants, La Messe de gloire de Rossini sera donnée en la cathédrale Saint-Georges des maronites (centre-ville) à 20 heures précises.

Coup d'envoi du Festival Beirut Chants ce soir, à 20h, à la cathédrale Saint-Georges des maronites, avec la sublime Messe de gloire de Rossini. Pour relever, en grande pompe, le défi de cette œuvre insérant le texte sacré dans la tradition opératique (qui conduira à l'apogée du Requiem de Verdi), on retrouve soixante-quinze choristes (chœurs de l'Université antonine et de la Notre...

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