Le Soudan ordonne la suspension d'une chaîne TV

Les autorités soudanaises ont ordonné dimanche soir à une chaîne de télévision privée d'arrêter l'émission de ses programmes, l'accusant de travailler sans licence, a déclaré à l'AFP son propriétaire.
Hussein Khojali a affirmé avoir reçu une lettre de l'Autorité soudanaise de l'audiovisuel lui intimant l'ordre d'arrêter la diffusion de la chaîne Omdurman.
"Aujourd'hui à 20H30, nous avons reçu une lettre des autorités disant que la chaîne doit être suspendue car elle n'a pas de licence", a-t-il poursuivi.
"Cela est complètement faux", a assuré M. Khojali, précisant que la chaîne avait obtenu une licence il y a six ans lors de son lancement.
"La lettre ne précisait toutefois pas à partir de quand la diffusion est censée s'arrêter", a-t-il ajouté.
Dimanche soir, la chaîne Omdurman poursuivait toujours la diffusion de ses programmes.
La demande des autorités intervient au premier jour d'une grève nationale lancée par plusieurs groupes de l'opposition contre la décision du gouvernement de réduire les subventions de carburant.
"Nous travaillons de façon professionnelle", a affirmé M. Khojali, également éditorialiste dans un quotidien et propriétaire d'un journal et d'une chaîne de radio.
Des responsables du ministère de l'Information n'étaient pas joignables dans l'immédiat pour tout commentaire.
Le Soudan se situe parmi les derniers pays dans le classement mondial de la liberté de la presse établi par Reporters sans frontières.
Le puissant Service national du renseignement et de la sécurité (NISS) "persécute les journalistes et pratique la censure, notamment à travers la saisie d'éditions déjà publiées ou la fermeture de journaux", indique cette ONG dans son rapport 2016.